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II. JOSEPH CHAUVIN (suite)
II.3. Le troisième fils de Joseph Chauvin et d'Hypolite Mercier: Marie-Antoine. IL naquit et fut baptisé au Fort Louis de la Mobile, les 23 et 24 février 1715; il épousa à la Nouvelle-Orléans (contrat du 30 avril 1740) Charlotte Faucon-Dumanoir, fille de Jean-Baptiste Faucon-Dumanoir et de défunte Charlotte Le Jaloux, et mourut avant le mois de décembre 1773. Assez tôt il ajouta «Desislets» à son nom et signa parfois «Chauvin Desislets», parfois «Desislets».
Le 20 août 1734, il accepta avec ses frères Joseph et Nicolas, de leur belle-mère Laurence Le Blanc, cinq esclaves en règlement de comptes de la succession de leur père.
Il s'associa le 15 février 1735 à son frère Joseph et à son cousin Jacques Bellair pour la traite chez les Chactas. Il fit la campagne de 1737, avec ses deux frères, contre les Natchez et les Chickasaws. Il signa au contrat de mariage de son frère Joseph le 28 décembre 1737, à l'inventaire de la succession du même frère le 24 février 1738, et au règlement de l'échange de terrains, le 1er mars 1738. Vingt-cinq jours plus tard, comme nous l'avons vu, il entra en société avec la veuve de Joseph pour la traite chez les Chactas.
Il eut une dispute avec sa belle-mère, Françoise Le Blanc, pour laquelle des arbitres furent nommés le 19 juillet 1743.
Il continua la traite avec les Chactas; le 14 novembre 1744, étant sur son départ pour les Chactas, il nomme son beau-père Jean-Baptiste Faucon-Dumanoir son procureur général pendant son absence (notaire Nicolas Henry, à la Nouvelle-Orléans).
Il était présent et signa le 28 janvier 1747, à la Nouvelle-Orléans, au contrat de mariage de sa cousine Catherine Chauvin de la Frenière avec Louis-Charles Duhomméel.
Avec son frère Nicolas et les trois enfants du deuxième mariage de son père, il demanda au CSL, le 3 février 1748, d'établir le titre des immeubles de son père défunt et de régler les prétentions de la veuve de son frère Joseph quant à l'usufruit des immeubles. Ce qui fut décidé par le CSL, le 9 mars 1748, en faveur des enfants de Joseph Chauvin, père, et contre la veuve de Joseph Chauvin, fils. Le 6 décembre 1749, avec tous les autres enfants de son père, il demanda la partition des immeubles.
Officier de la milice garde-côtes, il signa avec sa femme, à la Nouvelle-Orléans, le 27 mai 1762, au contrat de mariage de son cousin-germain Louis Chauvin de Beaulieu.
Il fut cité à paraître et parut à plusieurs assemblées de famille: le 5 novembre 1753, des parents des mineurs de Gilles-Augustin de Noyan, au sujet de l'échange de l'île à la Corne (auj. Horn Island) contre un terrain sis rue Saint-Louis, à la Nouvelle-Orléans, du sieur Grevembert dit Flamand; le 3 octobre 1763, des parents des enfants de Marguerite Chauvin de la Frenière (citation le 3 octobre, assemblée le 4); le même jour, des parents des mineurs de Catherine Chauvin de la Frenière; et le 7 novembre 1763 nouvelle assemblée demandée par Catherine Chauvin.
Antoine Chauvin de Léry Desilest mourut avant le 3 novembre 1773; ce jour-là son gendre Santiago (Jacques) de Livaudais, curateur des mineurs Desilets, présenta une requête au CSL pour louer une plantation de 18 arpents de front sur la rive est du Mississippi par 23 arpents de profondeur, sise à quatre lieues au nord de la Nouvelle-Orléans, avec maison, moulin, 39 esclaves noirs. Cette location fut criée et adjugée le 13 décembre 1773 pour trois ans à François Esnould de Livaudais pour 1223 pesos. Après protestation de Jean-Baptiste Desilest, il y eut une nouvelle adjudication le 17 janvier 1774 et cette fois à Jean-Baptiste Desilest pour 1342 pesos.
Antoine Chauvin Desilest et Charlotte Faucon-Dumanoir eurent cinq enfants:
a) Jean-Baptiste, qui épousa d'abord Marguerite Devergennes; puis Charlotte de L'Hommes, fille de Charles-Joseph et de Laurence Chauvin de Léry. Il fut nommé le 9 mars 1775 évaluateur de la succession de son beau-père de L'Hommes. Il fut actionné le 8 mai 1780, devant le juge Piernas, par Daniel Clark, pour une dette de 5300 pesos contractée pour l'achat de 15 esclaves. Après diverses procédures, la cause fut réglée à l'amiable entre le 17 et le 28 janvier 1781.
b) Marguerite-Françoise, n. 1757; épousa d'abord Jean-Baptiste Esnould de Livaudais, puis Vincent de Morant; d. 7 mai 1850, à la Nouvelle-Orléans, «âgée de 92 ans et demi.»
c) Louise-Constance, épousa 19 juin 1767, à la Nouvelle-Orléans, Jean-René Huchet de Kernion. Elle signa au contrat de mariage de Louis Chauvin de Beaulieu, le 27 mai 1762.
d) Charlotte, épousa 10 mars 1763, à la Nouvelle-Orléans, Jacques Esnould de Livaudais. Elle aussi signa au contrat de mariage de Louis Chauvin de Beaulieu.
e) François, b. 10 décembre 1751, à la Nouvelle-Orléans; épousa Marthe Bienvenu. Le 21 janvier 1774, il demanda son émancipation.
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Joseph Chauvin,
sa deuxième femme et leurs enfants
Françoise Laurence Le Blanc, la deuxième femme de Joseph Chauvin, était la fille de défunts Henry Le Blanc et Servanne Lemarié. Elle avait été baptisée à Saint-Malo, paroisse de Saint-Laurent, et épousa Joseph Chauvin de Léry, le 27 mai 1726, à la Nouvelle-Orléans. Devenue veuve, elle épousa successivement, toujours à la Nouvelle-Orléans, René-François de Mane, le 26 juin 1734; puis Guillaume de Cloches, chevalier de Saint-Aignet, le 3 mai 1738; et enfin Henry-Aymé-Elizabeth de Montaut, chevalier de Monbéraut, le 22 novembre 1744.
Joseph Chauvin avait alors trois fils de son premier mariage, âgés de 16, 14 et 11 ans. Il avait eu de Françoise, esclave noire de Pierre Payen de Chavois, une fille illégitime, Christine, qui porta le nom de Chauvin et épousa d'abord Denis Guillaume, puis le 21 mai 1748, (registre de Little Red Church) Jean Lafrance, fils de feu Lafrance et d'Anne . . .
Les époux Chauvin - Le Blanc eurent les trois enfants suivants:
a) Marguerite, n.ca. 1727; m. d'abord à Dominique de Verbois;127 puis le 14 août 1759, à la Nouvelle-Orléans, à Bernard de Verges128. Elle signa au contrat de mariage, le 7 février 1744, à la Nouvelle-Orléans, de Charles-Guy-Favre Daunoy avec Catherine Hubert Belair; et le 22 novembre 1744, au même endroit, au contrat du quatrième mariage de sa mère (infra); le 13 août 1750, à la Nouvelle-Orléans, elle répondit pour la marraine (Marie-Elizabeth Charpentier, femme de Jean-Louis de Blondel de Mony), au baptême de son demi-frère, Louis-Augustin de Montaut de Saint-Civier de Monbéraut; le 19 septembre 1769, à la Nouvelle-Orléans, elle fut marraine de son neveu, Clair-Joseph Marigny d'Auterive (Jean-Antoine-Bernard d'Auterive et Elizabeth-Sabine-Josephe Montaut de Monbéraut). Dans les « Black Books» de Louisiana State Museum Library, il y a des références à elle aux dates suivantes: 3 février 1748, 23 juin 1752 (L 77) et 1er juillet 1752 (no 96).
b) Laurence, b. 25 juin 1730, à la Nouvelle-Orléans129; m. à Charles-Joseph de L'Homme130; d. 1er avril 1780131 sur sa plantation d'indigo, environ quatre lieues en amont de la Nouvelle-Orléans, laissant six enfants: Charlotte (épouse de Jean-Baptiste Désilets)132, Edmé, François, Alexandre, Marguerite et Bernard (Billion)-Gignon.
Le 13 août 1750, à la Nouvelle-Orléans, elle avait répondu pour la marraine (Elizabeth-Sabine-Josephe François, épouse de Louis-Augustin de Blondel) au baptême de sa demi-soeur, Elizabeth-Sabine-Josephe Montaut de Monbéraut. Laurence est morte intestat (sans testament).
Son frère, François, fut nommé gardien de la succession. L'inventaire du 18 avril 1780 énumère effets de ménage, argenteries, esclaves, bétail et une plantation de 13 1/2 arpents de front sur le Mississippi par la profondeur ordinaire, entre de la Frenière en aval et Jean Arnould en amont, environ quatre lieues en amont de la Nouvelle-Orléans. Le règlement de la succession donna lieu à des procédures interminables. Dans toute cette paperasserie il est difficile d'établir qui sont les enfants de Laurence; on y trouve cinq listes irréconciliables. La meilleure semblerait être celle du partage judiciaire des biens le 20 novembre 1782 où les six nommés plus haut touchent chacun 667 pesos et 6 1/2 reales133.
c) François, n. ca. 1732; m. 26 juillet 1763, à la Nouvelle-Orléans, à Marie de la Chaise, fille de Jacques de la Chaise et de Marguerite d'Arensbourg. Le 13 août 1750, à la Nouvelle-Orléans, il avait répondu pour le parrain (Jean-Louis Blondel de Mony) au baptême de sa demi-soeur Elizabeth-Sabine-Josephe Montaut de Monbéraut; et le même jour au même endroit, pour le parrain (Louis-Augustin de Blondel), au baptême de son demi-frère Louis-Augustin de Montaut de Monbéraut. Le 9 mars 1775, il fut nommé curateur des mineurs de Charles-Joseph de L'Homme; et le 1er avril 1780, il fut nommé gardien de la succession de sa soeur, veuve de L'Homme; en novembre 1782, il soumit sa résignation comme gardien, vu son grand âge et ses infirmités. Les époux Chauvin-de la Chaise eurent dix enfants, nés entre 1764 et 1784: François, Nicolas, Marie-Louise, Louis Boisclair, Marie-Marthe, Pélagie-Honorine, Rose-Milicent, Jacques Monplaisir, Marianne-Constance et Marie-Aimée134.
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La veuve de Joseph Chauvin
se marie encore trois fois.
Françoise Laurence Le Blanc, devenue veuve le 19 août 1732, passa un contrat de mariage, devant le notaire Michel Rossard, à la Nouvelle-Orléans, le 26 juin 1734, avec Louis-René-François de Mane, natif de Bonichard, paroisse Saint-Jean, en Touraine, et fils de René de Mane et de Thérèse-Charlotte de Blanchy135.
Le 20 août 1734, les époux de Mane, réglant la succession du premier mari de Françoise Le Blanc, donnèrent cinq esclaves à chacun des trois enfants du premier mariage de Joseph Chauvin de Léry (supra). Le 14 septembre 1734 ils vendirent un garçon nègre de dix ans à François Dieudonné Fonder, pour 300 francs comptant136, et, trois jours plus tard, une négresse de 12 ou 13 ans à Philibert Leduc pour 350 francs137. Le 9 février 1736, de Mane signa à la Nouvelle-Orléans un contrat de mariage, devant le notaire Nicolas Henry, de Jean-Baptiste Boucher de Montbrun avec Françoise Charest138.
Peu après de Mane prit la fuite, car le jour se faisait en Louisiane sur la nullité de son mariage avec la veuve de Léry. Aussi, le 24 février 1736, c'est «madame Le Blanc» qui témoigna devant le CSL qu'elle ignorait que de Mane avait apporté chez elle des articles appartenant au Sieur Gérald139. Le 27 mars 1736, le sieur Brosset fit la déposition suivante140; il y avait environ un mois, de Mane vint à l'atelier de goudron du déposant sur la côte nord du lac Pontchartrain, trouva des sauvages pour le conduire à Pensacola et partit le dimanche 25 mars, à onze heures du soir, ayant pris un bateau et quatre noirs. En fait il ne se rendit pas à Pensacola. Une lettre de Diron d'Artaguiette au ministre Maurepas, du 8 mai 1737, dit: « II y a Environ un an que jeu avis Monseigneur quil y avoit quatorze hommes tous francois, anglois, Espagnols et italien réfugiez a La riviere perdus (Perdido) Le Long de La Coste de La mer; a Six ou Sept Lieux En deçà de Pensacole a Un Endroit nomme La riviere perdus avec quatre Chefs a Leurs Testes trois françois Et Un italien nommes Les Sieurs demanes, Castelnau, Girard Et Un italien apelé Thomas Sur Les . . . qu'ils auroient . . . quil cherchoit occasion de faire quelque prise pour serendre forbans, Jenvoyay Un détachement de trente hommes Commandé par Mr Volant officier Suisse, de deux françois, par Eau dans un Batteau pour Les prendre et Les amener dans La prison mais ils arrivèrent trop tard il ny eut que Litalien et Le nommé Girard quils y ont pris quelques temps après, Les autres firet routte a St. Marc Et de la a St Augustin.»141
La nouvelle était arrivée de France que de Mane avait déjà une épouse vivante lors de son prétendu mariage avec Françoise Le Blanc. Aussi cette dernière commença des procédures en cour ecclésiastique pour établir la nullité du mariage avec de Mane. «Après examen et preuves suffisantes», le frère Mathias, capucin, vicaire général de l'évêque de Québec, le 4 février 1738, déclara nul le prétendu mariage entre de Mane et Françoise Le Blanc, ajoutant que madame Le Blanc était libre de se marier de nouveau142. Le lendemain le juge Salmon enregistra ce jugement au CSL143. Heureusement il n'y avait pas d'enfant né de cette union.
Françoise Le Blanc passa un troisième contrat de mariage, à la Nouvelle-Orléans, devant le notaire Nicolas Henry, le 3 mai 1738, avec Guillaume de Cloches144, chevalier de Saint-Aignet, natif de Saint-Aignet, archevêché d'Auch, en Béarn (département du Gers), fils de défunt Pierre de Cloches, seigneur baron de Saint-Aignet, et d'Anne de Cap Planne145. Et le même jour, par un acte séparé146, les époux reconnurent une fille, née le 6 ou 7 avril 1737 et baptisée le même jour par le Père Philippe. Cette fille est probablement Henriette de Cloches de Saint-Aignet qui, le 15 mai 1753, à la Nouvelle-Orléans, répondit pour la marraine de François-Augustin Montaut de Saint-Civier de Monbéraut, demi-frère d'Henriette. Françoise Le Blanc, «veuve de Joseph Chauvin Deléry et épouse de Saint-Aignet» signa un acte du 16 novembre 1738, déclarant la mort d'un esclavel47.
Guillaume de Cloches de Saint-Aignet, lieutenant des troupes de la marine, est mort le 27 janvier 1740, au Fort de l'Assomption148. Le même jour, sur l'ordre du Sieur de Noyan, major général, on fit l'inventaire du linge et des effets du défunt149. Quand la nouvelle de cette mort arriva à la Nouvelle-Orléans, le 2 mars 1740, le procureur-général Fleuriau présenta une requête au commissaire-ordonnateur Salmon, récitant la mort et l'inventaire fait au Fort de l'Assomption; et notant que le défunt laissait une fille de deux ou trois ans, que sa veuve avait eu trois enfants de son premier mariage avec Chauvin de Léry, qu'il fallait faire un inventaire complet à la Nouvelle-Orléans et nommer des tuteurs pour les mineurs150. Dans une assemblée de famille tenue le lendemain, Jacques Hubert Belair est élu tuteur subrogé des trois enfants mineurs de Léry151. et Claude Jousset La Loire, subrogé tuteur de la fille mineure de Saint-Aignet.
Jean-Baptiste Bobé Descloseaux dressa l'inventaire, le même jour, sur la plantation du défunt, à deux lieues de la Nouvelle-Orléans, énumérant lingne, meubles, argenterie, vaisselle, lingerie, articles de cuisine, outils, esclaves noirs, animaux, terre et bâtisses, documents et les dettes actives et passivesl52.
Dans le règlement de la succession la veuve obtint le 11 avril 1740 la permission du CSL de vendre un esclave153; cinq jours plus tard elle renonça à la communauté des biens154 et put vendre le linge du défunt pour payer ses dettes155, malgré la protestation de Bancio Piémont, procureur de Laurent Pasquier, créancier pour 3,900 livres156, et le 20 avril 1740, elle réclama avec succès certains articles compris dans l'inventaire du Fort de l'Assomption, puisqu'ils venaient de sa première communauté avec Chauvin de Léry157.
La veille de son contrat de mariage, Saint-Aignet avait acheté le 2 mai 1738 du sieur Bizoton, pour 9000 livres, une plantation de 22 arpents de front sur la rive droite du Mississippi, entre le sieur Couturier et le sieur Rasteau. Françoise Le Blanc paya le 19 mai 1738, 7000 livres et garantit le solde de 2000 livres. Le 28 octobre 1740, la veuve demanda au CSL de vendre cette plantation, à quoi s'opposa le procureur de Bizoton, Claude Villars du Breuil, aîné. Le CSL ordonna la vente le 12 novembre et la plantation fut adjugée le 19 novembre à la veuve, à la condition de payer à Bizoton ou à son procureur la somme de 1000 livres158.
Nous avons vu plus haut, dans la succession de Joseph Chauvin, aîné, que le 5 mai 1741, Françoise Le Blanc, s'était jointe à Louis Juchereau de Saint-Denis, Nicolas Lafrenière et à la veuve de Louis Beaulieu dans l'action contre la Compagnie des Indes pour récupérer les pertes encourues dans la deuxième expédition de Saint-Denis au Rio Grande; et que chacun des demandeurs avait reçu la somme de 8000 livres.
Le quatrième mariage de Françoise Le Blanc: À l'automne de 1744 les bruits devaient courir d'un quatrième mariage de Françoise Le Blanc. En effet, le 3 octobre, son beau-fils, Nicolas Chauvin Boisclair, curateur des mineurs de son père et de Françoise Le Blanc, demanda au CSL une reddition de comptes par sa belle-mère. Ce qui fut accordé par le CSL159.
Elle contracta un dernier mariage, le 22 novembre 1744, à la Nouvelle-Orléans, devant le notaire Henry, avec Henry-Aymé-Elizabeth de Montaut160, chevalier de Monbéraut, lieutenant de marine, natif de Polaminy, comté de Foix, évêché de Rieux, et fils de défunt Joseph-Hector de Montaut, marquis de Monbéraut et de défunte Marguerite de Blondel161.
Ils eurent les enfants suivants:
a) Louis-Augustin, n. 8 janvier 1747, b. 13 août 1750, à la Nouvelle-Orléans (NO); parr. et marr.: Louis Augustin de Blondel et Marie-Elizabeth Charpentier, épouse de Jean-Louis Blondel de Mony, représentés par François Chauvin Deléry et Marguerite Chauvin Deléry.
b) Elizabeth-Josephe-Sabine, n. 25 février 1748, b. 13 août 1750, à NO; l°m. 1er mai 1764, à NO, à Jean-Antoine-Bernard Marigny d'Auterive (Jacques-Bernard et Marie-Jeanne Saint-Laurent); 2° m. 4 mai 1779, à Saint-Martinville, Louisiane, dans une cérémonie civile, à Jean-Baptiste de Gruy (de Gruise), fils de Jean-Baptiste de Gruy et de Marie-Thérèse Aufrère; d. 20 novembre 1811.
c) François-Augustin, n. 20 novembre 1751; b. 15 mai 1753, à NO; parr. et marr: François Augustin de Montaut et Magdeleine Ballade, comtesse de Laumont, représentés par Charles de L'Homme et Henriette des Cloches de Saint-Aignet. Au moment de la révolte contre les Espagnols en 1769, il quitta la Louisiane avec son frère Louis-Augustin pour se rendre à Saint-Domingue, puis à Kingston, Jamaïque. 1° m. à Geneviève Bruhier de Marbilliers, possiblement à Saint-Domingue. Elle mourut au Cap Français en 1793. 2° m. 20 février 1794, à la NO, à Marie-Claudine Planchard, fille d'Antoine Planchard, capitaine d'infanterie dans l'armée espagnole de Louisiane (né en Bourgogne) et de Perrine Jousset de Laloire (née à NO).
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III. Nicolas Chauvin de Lafrenière,
natif de Montréal, 1676
De tous les frères Chauvin venus en Louisiane, Nicolas semble avoir été le plus entreprenant et le plus prospère. Surtout après la mort de ses aînés (Jacques en 1729 et Joseph en 1732), Nicolas fit figure de chef de famille.
Il avait été baptisé à Montréal le 19 janvier 1676. Il épousa en 1724, fort probablement au Fort Louis de Mobile, Marguerite Lesueur, fille de Pierre Lesueur et de Marguerite Messier162. II mourut aux Tchapitoulas avant le 15 février 1749. Les soixante-treize années de sa vie furent bien remplies.
Les documents manquent pour préciser quand et comment il est arrivé en Louisiane. D'après son témoignage du 4 avril 1731 (que nous verrons plus bas), il arriva au Fort Louis peut-être en 1704, au plus tard en 1705. Au recensement nominal du Fort Louis, le 1er août 1706, par de Bienville et de La Salle, on lit: «Nicolas le freniere, garçon»163. Probablement il est venu du Canada en Louisiane avec un groupe de coureurs des bois.
Vers 1713, on voulait établir le Conseil Supérieur de la Louisiane. Le nom de Nicolas Chauvin fut proposé par le commissaire-ordonnateur Duclos comme un des conseillers. Dans une lettre au ministre Pontchartrain, le 26 octobre 1713, le gouverneur Lamothe-Cadillac écrivit: «L'établissement du Conseil na pu Se faire jusquà present faute de Sujets. Mr le Commissaire m'en a poposé (sic) deux, qui Son les Srs de la freniere et desLauriers chirurgien maior par une lettre qu'il ma Ecrit pendant ma maladie. Ce premier a apris (sic) à Signer Son nom depuis quatre mois . . . »164. Une lettre du Hubert de Saint-Malo, commissaire général en Louisiane, au Conseil de Marine, du 2 juin 1717, de l'île Dauphine, dit: «avant notre arrivée le Conseil Supérieur avait nommé deux conseillers d'office pour supler (sic) en l'absence des juges et a la récusation, l'un nomme la freniere fils d'une meunier qui apeine Scait Signer son nom165». La même année, le missionnaire François le Maire avait écrit dans son Mémoire sur la Louisiane166: «mais le Sr. La Mothe a abusé de ce pouvoir (d'ériger un Conseil supérieur) en y nommant pour Conseillers des gens ignorants et scandaleux»; dans la marge du document il y a les mots suivants: « par ex. un La Freniere concubinaire public, qui ne sçait ni lire ni écrire, et qui de garçon meunier s'est fait coureur de bois et ensuite scieur de long; un des Lauriers, autre scandaleux, etc. le premier de ces deux est un des plus notables d'entre les parents de la femme du Sr La Mothe167».
Depuis les premiers jours d'octobre 1716 jusqu'à la fin d'octobre 1717, Nicolas Chauvin prit part à la deuxième expédition de Louis Juchereau de Saint Denis au Rio Grande168. Après son retour au Fort Louis, il fit le 30 juin 1718, avec son frère Joseph un rapport sur cette expédition169. Le récit de cette expédition peut se lire dans l'article «Louis Juchereau de Saint Denis», {Mémoires, XXVIII, pp. 163 et suite).
Au mois de mars 1719, Nicolas Chauvin obtint de Bienville une concession de six arpents de front sur la rive gauche du Mississippi, aux Tchapitoulas (trois lieues au nord de la Nouvelle-Orléans)170. Et il ajouta d'autres terres: ainsi entre le mois d'août 1724 et le même mois de 1732 il avait obtenu de sa belle mère, Marguerite Messier, veuve de Pierre Lesueur, huit arpents de front sur le Mississippi par quarante arpents de profondeur, dans la concession Bienville à la Nouvelle-Orléans. Ces huits arpents que Marguerite Messier avait eus en pur don de Bienville, furent échangés pour d'autres terrains avec son frère Joseph Chauvin. Le 1er mai 1728, devant le notaire Michel Rossard, il obtint de Bienville (agissant par son procureur et neveu, Pierre-Jacques Payen, sieur de Noyan) une concession sur la rivière Saint-Louis (le Mississippi), protégée par une levée, de 17 arpents de front par 40 arpents de profondeur, avec six livres de rentes par arpent, plus deux chapons et deux jours de corvée par arpent.
Cette concession fut confirmée par le gouverneur de Bienville le 10 octobre 1737, quand l'arpenteur François Saucier établit les bornes de cette concession171; au recensement de la Nouvelle-Orléans en 1728, Nicolas occupait l'emplacement no 64171a. Au recensement de 1732 Nicolas possédait deux emplacements en ville, les numéros 9 et 60172. Le 17 février 1736, à la Nouvelle-Orléans, devant le notaire Henry, Nicolas Chauvin accepta pour sa fille Catherine une donation de terre de Jean-Paul Lesueur. Dans cette transaction Lesueur cédait à Joseph de Léry, fils, trois arpents sur le Mississippi, entre M. de Belestre et M. Belair, distant d'une lieue et demi au nord de la Nouvelle- Orléans, moyennant quoi de Léry cédait à Catherine de La Frenière douze arpents de front, sur le Mississippi, aux Colapissas et attenant d'un côté à Nicolas Chauvinl73. En 1737, lors de l'arpentage des terres (10, 12 octobre, 20, 23 novembre) par l'ingénieur François Saucier, Nicolas Chauvin possédait à la Nouvelle-Orléans, entre «Nine-Mile Point» et la présente rue Lowerline, deux pièces de terre qui étaient séparées par la présente rue Carrollton et qui servaient pour le pâturage et pour la coupe de bois174. Ses plantations principales étaient au nord de Nine-Mile Point.
Le 6 avril 1743, le gouverneur de Bienville et le commissaire Salmon, concédèrent à Nicolas Lafrenière la propriété nommée Les Coquilles, à l'est de la Nouvelle-Orléans, bornée d'un côté par Chef Menteur (coulée entre les lacs Borgne et Pontchartain) et d'autre côté, par les mêmes lacs175.
Toutes ces transactions font qu'à sa mort Nicolas Chauvin de Lafrenière possédait les arpents aux Colapissas, Les Coquilles, au moins deux emplacements en ville et plus de 20 arpents aux Tchapitoulasl76.
Nicolas développa vite et avec succès ces terrains: dès le 24 novembre 1721, au recensement du «village de Chapitoulas» par Diron d'Artaguiette, paraît «La frenière», sans femme ni enfant, avec cinq domestiques français, trente-trois esclaves noirs, huit esclaves sauvages, soixante bêtes à cornes et quatre chevauxl77. En plus de l'élevage des animaux, Nicolas avec ses frères Joseph et Louis monta une entreprise de bois de construction: le 7 janvier 1723 le CSL dans ses propositions aux habitants et aux directeurs des concessions écrivit: «il est absolument nécessaire que vous les envoyiez (les lisses) soit que vous les fassiez faire par les habitants comme Chauvin De La Frenière, qui est en état de le faire, ou que vous les fassiez faire vous-mêmes», à quoi les habitants répondirent: «comme les travaux à la Balize178 sont publics et pour la sûreté de tous les habitants, le Sieur Chauvin de la Frenière sera capable de fournir dans un mois la quantité de 400 à 500 pieux et pannes si la température le permet»179. Les frères Chauvin obtinrent du CSL le 17 août 1724 un prêt de 10,000 livres remboursables en planches dans les six mois180. «Le même jour (25 novembre 1724) Mr de Pauger, ingénieur en chef de cette colonie, représente (au CSL) qu'il avait passé des Marchés avec les sieurs Dubreuil, Deléry, lafrenière et Beaulieu du 22 7bre 1724, et le nommé Durivage le 26 dud. mois (du dit mois) et an pour fournitures de planches, Bordages et Madriers nécessaires pour les fortiffications (sic) de La Balize et les Bâtiments qu'il est à propos d'achever à la Nouvelle Orleans, qu'ils sont convenus leur estre payez Suivant les deniers Reglemens venus de france»181. Le 29 juillet 1726 Nicolas demanda paiement de cent planches à vingt sous chacune et de deux barils de goudron à vingt francs chacun, qu'il a livrés à feu M. de Pauger. Le CSL décida que cette dette devait être payée des fonds de la succession182.
Nicolas Lafrenière s'occupa aussi à cultiver l'indigo: il fut actionné, le 17 mars 1725, pour gages par Jacques de Mouster qui cultivait l'indigo pour Nicolas; il fut cité à paraître le 7 avril et condamné à payer par le CSL le 10 avril183. De plus, il élevait des moutons: le CSL écrivit au Conseil de la Compagnie des Indes le 20 mai 1725: « Les Brebis de la Compagnie ont este vendues a la Soliciton de M. de Bienville au S. de La fresniere»184.
Avec ces différentes activités, Nicolas Chauvin prospérait dans L'état de la colonie de Louisiane en 1724, par Jean-Baptiste Bénard de la Harpe, on lit: «Quant aux concessions établies dans les environs de la Nouvelle-Orléans, celles de Chapitoulas, appartenant aux Sieurs Léry, la Fresniere et Beaulieu, frères, tous Canadiens, sont les plus avancées et promettent un heureux avenir. On peut louer ces messieurs parce qu'ils ont été les premiers à donner un bon exemple, et ils méritent une mention spéciale pour les services qu'ils ont rendu à la colonie»; Au recensement de 1726 il est inscrit avec sa femme, trois enfants, deux domestiques, 115 esclaves noirs, trois esclaves sauvages et 150 arpents en culture185.
Avec ses frères Joseph et Louis il cultiva le tabac et les trois encoururent de fortes dépenses pour construire les hangars pour "boucaner le tabac" et pour acheter le grand nombre de noirs pour cette culture186. Ils en achetèrent aux Jésuites en 1727: «II (le P. de Beaubois, S.J.) nous Engagea de donner aux S.rs de la freniere, de Lery, et Beaulieu ceux (esclaves) qu'on leur avoit promis en payant comptant par ce qu'ils Estoient convenus de les luy prêter pour travailler a la d.te Levée qu'ils ont fait»187.
En plus de tout cela, Nicolas faisait un certain commerce de quincaillerie: il vendit le 27 mars 1728 à J. Viard sept pioches et d'autres articles, pour lesquels Viard donna un billet avec promesse de payer «quand il le pourra»188; et le 20 septembre de la même année il vendit à un nommé Perrinet une pioche, une hache, un tomahawk et un volant189.
Toutes ces activités amenèrent souvent Nicolas Lafrenière devant le CSL agissant comme cour de justice: le 10 mars 1724 commença le procès de M. Céard contre les frères Chauvin, que nous avons vu plus haut dans la vie de Joseph Chauvin; le 17 mars 1725 Jacques de Mouster se plaignit de gages à lui dûs par Nicolas; le 11 août 1725, le CSL lui donna gain de cause contre Coupart, qui devra payer 157 francs et fournir 33 jours de corvée190, le 2 décembre 1726, Nicolas actionna Joseph Verret à la suite d'un échange d'esclaves noirs, après quoi il y a un solde de 349 francs et 6 sous dûs à Nicolas, qui lui firent accordés par le CSL le 7 décembre191; le 8 novembre 1729 un nommé Rebout lui réclama 170 francs pour cinq mois et vingt jours de service, moins trente francs pour six morceaux de fromage192; le 5 mai 1741, Nicolas Lafrenière, la veuve de son frère Joseph, la veuve de son frère Louis (représentée par son second mari, le sieur de Mouy) et Louis Juchereau de Saint-Denis instituèrent une action contre Prévost, agent de la Compagnie des Indes, pour recouvrer les pertes encourues dans la deuxième expédition de Juchereau au Rio Grande en 1716. Le 7 avril 1745, le CSL rendit jugement en faveur de Nicolas contre Claude Vignon dit Lacombe, dans une querelle de pâturage à la propriété des Coquilles193.
Nicolas Lafrenière épousa en 1724, fort probablement à Mobile, Marguerite Lesueur, fille de Pierre Lesueur et de Marguerite Messier. Du Fort Condé de Mobile, l'ingénieur Valentin Devin écrivit le 29 août à son chef de Pauger; «le mariage de Me"e Marguerite avec M.r de la frenière a surpris tout le monde icy, elle a été heureuse d'attendre car elle ny pert rien. Lon contoit quelle se marioit avec M.r de Coustillas»194.
Le recensement de 1724195 contient: Nicolas Chauvin de la Frenière, âgé de 48 ans, natif de Montréal, sa femme et un neveu, M. Belair (Jacques Hubert Belair).
Le 4 avril 1731, Nicolas témoigna devant le CSL que Claude Jousset de la Loire est le premier blanc mâle né à Mobile il y a environ 26 ans; que les parents de l'enfant étaient arrivés en Louisiane quelques années auparavant196.
De Marly, le 2 février 1732, le roi ordonna au gouverneur de Bienville de rétablir le CSL comme il était en 1716; les membres doivent être le gouverneur général et l'intendant du Canada, le gouverneur de la Louisiane, le premier conseiller, le lieutenant du roi, le major de la Nouvelle-Orléans, le procureur général, quatre autres conseillers et un greffier197. Et le 2 septembre de la même année, le roi fit écrire à de Bienville et au commissaire Salmon: «II fait transmettre les provisions de membres du Conseil pour les Sieurs Prat, La Frenière, Fazende et Massy qu'il a choisis parmi ceux que les Sieurs Périer et Salmon ont proposés pour remplir les quatre places de membres du Conseil»198. En réponse le 12 mai 1733, de la Nouvelle-Orléans: « Les Sieurs de Bienville et Salmon ont remis aux Sieurs Prat, de la Frenière, Fazende et Massy Les Provisions que votre Grandeur leur avait adressées pour eux»199.
Le 3 octobre 1734, Nicolas Lafrenière, agissant comme procureur de Pierre Chartier, marchand de Montréal, règle avec François Collin et sa femme Marie-Thérèse, veuve de Michel Cabassier, une dette de 2247 francs dus par Cabassier à Chartier, acceptant en paiement un terrain à la Nouvelle-Orléans200.
Le 17 juillet 1735, il y eut une assemblée au presbytère de la Nouvelle-Orléans du curé, des marguilliers et des notables de la ville pour élire un nouveau marguillier. Nicolas fut présent et signa201.
II signa encore le 20 février 1738, quand les marchands de la colonie proposèrent de former une compagnie pour le commerce d'esclaves202.
Dans son testament du 26 mars 1744, Louis Juchereau de Saint-Denis laissa à Nicolas Lafrenière 1500 livres en paiement d'une dette203.
Le 23 décembre 1744, Vaudreuil demanda au roi pour lui une commission de conseiller au CSL, faisant valoir qu'il est le plus vieux résident, qu'il est capitaine de milice à Chapitoulas, qu'il est un homme des plus marquants dans les affaires sauvages et dans l'établissement de la colonie, et qu'il a toujours été établi aux Tchapitoulas204.
Le 25 avril 1746, Nicolas Lafrenière est nommé capitaine de milice, selon la lettre de Maurepas au gouverneur Vaudreuil205. Le 18 mars 1747, le gouverneur rendit compte au ministre que Lafrenière avait été nommé capitaine de milice206.
Une lettre de Maurepas au gouverneur Vaudreuil et au commissaire Michel du 25 novembre 1748, accorda à Nicolas de la Frenière, fils, une commission d'assesseur au CSL, mais avec la condition qu'il n'aie pas de voix délibératrice jusqu'à ce qu'il atteigne l'âge requis. Dans l'intérim son père détiendra le titre207.
Pendant toutes les années après la mort de son frère aîné Joseph, Nicolas agit comme le chef des Chauvin en Louisiane. Ainsi, le 26 juin 1734 il signa au contrat de mariage de Louis-René-François de Mane avec Françoise Le Blanc, veuve de Joseph Chauvin de Léry; le 20 août 1734, il agit pour Joseph Chauvin de Léry, fils, dans un règlement de comptes de la succession de Joseph de Léry, père, présentés par sa veuve, Françoise Le Blanc; le 19 février 1736, il autorisa son neveu Antoine Chauvin Desislets, quand furent établies les modalités de la dissolution de l'association entre Joseph Chauvin, fils, Jacques Hubert Belair et Antoine Chauvin Desislets208; le 28 décembre 1737, il signa au contrat de mariage (notaire Henry) de son neveu Joseph Chauvin de Léry, fils, avec Marie Faucon Dumanoir; le 7 février 1738, il signa chez le même notaire au contrat de sa fille Marguerite avec Louis-François-César Le Bretton; le 1er mai 1738, il autorisa ses neveux, Nicolas Chauvin de Léry de Boisclair et Antoine Chauvin de Léry des Islets, à approuver l'échange de terrains fait entre 1724 et 1732 entre les deux frères Chauvin, Joseph et Nicolas; le 3 mai 1738 il signa au contrat de mariage de Françoise Laurence Le Blanc avec le chevalier de Saint-Aignet; le 22 octobre 1738 il signa à l'assemblée de famille des héritiers de son neveu, Joseph Chauvin de Léry209, et le 3 mars 1740 à l'assemblée de famille pour élire des tuteurs dans la succession du chevalier de Saint-Aignet, et le 4 mars 1746, à l'assemblée de famille pour les mineurs de feu Louis Dutisné et de Céleste-Thérèse Neveu, sa nièce210; le 28 janvier 1747, il signa au contrat de mariage de sa fille Catherine avec Louis-Charles Duhomméel; le 10 juin 1747, conseiller du CSL, il fit l'inventaire des biens laissés par Marie-Anne Danis, veuve de son neveu Philippe Chauvin211.
Nicolas Chauvin de la Frenière mourut avant le 15 février 1749. Ce jour là son gendre, Louis Le Bretton, conseiller assesseur du CSL et tuteur des deux fils de Nicolas (Nicolas, fils et Jean-Baptiste Alexandre) reçut la permission du CSL de louer pour trois ans vingt-neuf esclaves (la part de Jean-Baptiste Alexandre)212. Sa femme, Marguerite Lesueur était morte avant le mois de février 1738. Ils avaient eu cinq enfants : Marguerite, Marie-Anne, Nicolas, Catherine et Jean-Baptiste-Alexandre.
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Enfants (descendance) de
Nicolas Chauvin et de Marguerite Lesueur
III. a) Marguerite, n. 1725, aux Tchapitoulas; m. 7 février 1738 (contrat Henry)213, à Louis-François-César Le Bretton; d. 23 septembre 1759, en France. Quatre enfants sont nés de ce mariage: Jean-Baptiste, qui suivra; Gracien, François-Joseph214, et Marguerite-Louise-Victoire. Le Bretton, né à Montereau-faut-Yonne, évêché de Sens, était fils de défunt François Le Bretton, conseiller du roi, maire perpétuel de police de la ville, et de Marie Gatien de Salmon215. Après 1728, il vendit aux Jésuites sept arpents de front à la Nouvelle-Orléans216; donna une procuration à Elizabeth de la Joucherer en 1734217; faisait fonction de commissaire à Mobile en 1736218; était un des marchands de la Nouvelle-Orléans proposant la traite d'esclaves219; le 4 mars 1738 reconnut devant le notaire Henry une dette à la Compagnie des Indes de 13,803 livres, 3 sols et 4 deniers, en plus de 27,606 livres, 6 sols et 8 deniers dûs par Jean-Baptiste de Chavannes et assumés par Le Bretton dans l'achat d'une plantation et de nègres220; le 22 octobre 1738, signa à l'assemblée de famille des héritiers de Joseph Chauvin de Léry, fils, cousin germain par alliance; contrôleur de la marine, d'après un document du 26 novembre 1742221; le 12 novembre 1743 donna un reçu à son beau-père pour la dot de sa femme222; nommé conseiller du CSL le 19 novembre 1743 et prêta le serment d'office le 29 novembre223; le 11 mai 1744, «écrivain en chef de la marine», engagea Jean-Baptiste Goudreau, Canadien, pour un an, comme économe de sa plantation sur le Mississippi224; d'après une requête du 5 février 1745 Le Bretton était l'associé de Pierre et Louis Senet et de défunt Joseph Couturier pour l'achat de nègres et de plantations225 le 4 mars 1746, il signa à l'assemblée de famille des mineurs de Louis Dutisné et de Céleste-Thérèse Neveu, ses petits-cousins par alliance; était encore conseiller du CSL en 1747226; le 15 février 1749, élu tuteur de ses beaux-frères Alexandre et Nicolas Chauvin dans le règlement de la succession de leur père Nicolas; le 3 mai 1751 acquit de Louis-Charles Duhomméel et sa femme Catherine de la Frenière (beau-frère et belle-soeur) douze arpents de front aux Colapissas, plus quatre arpents et quelques toises de front à la «cyprière des Chapitoulas». Les époux Le Bretton, se préparant en 1758 à déménager en France, vendirent le 1er juin au Sieur Georges Gachinard, devant le notaire Chantalou, un terrain avec bâtisse sis rue Conty, à la Nouvelle-Orléans, pour la somme de 14,000 livres; et le 28 du même mois, devant le même notaire, à Louis Piot Delaunay, capitaine de milice, et à sa femme, Jeanne Picquery, pour 174,300 livres, leur plantation de 32 arpents de front sur 60 de profondeur, environ deux lieues en amont de la ville; et le 9 septembre ils échangèrent leur propriété «La Métairie», sise dans la forêt de cyprès du Lac Pontchartrain, près du village des Colapissas, bornée d'un côté par le sieur des Ruisseaux, et de l'autre par les sieurs Chauvin Beaulieu et Monplaisir, mesurant quarante arpents de front par la profondeur usuelle, et évaluée à 50,000 livres, contre une propriété du sieur Caminada, à cinq lieues de Bayonne, en France, évaluée à 68,000 livres.
Les époux Le Bretton partirent pour la France en 1758, où l'épouse, Marguerite Chauvin de la Frenière, mourut le 23 septembre 1759. L'inventaire des biens de la communauté fut fait le 24 octobre 1759, examiné et vérifié le 21 août 1761. Le veuf était ou devint conseiller à la Cour souveraine des Monnaies à Paris; il se remaria avec Thérèse Berthelin, dont il eut deux enfants.
En 1763 Le Bretton revint en Louisiane mettre ordre à ses affaires: les sommes dues à la suite des ventes de 1758 n'avaient pas été payées. Il demanda au CSL le 30 juillet 1763 une assemblée de famille pour décider s'il valait mieux reprendre les propriétés ou les faire vendre227. L'Assemblée eut lieu, devant le conseiller Nicolas-Denis Foucault, le 4 octobre 1763, à trois heures de l'après-midi. Furent présents Le Bretton, Nicolas de la Frenière, fils, procureur-général, oncle et tuteur des mineurs Le Bretton, Antoine Chauvin des Islets et Nicolas de Léry de Boisclair, tous deux capitaines des garde-côtes et cousins, Joseph Roy Villeré, Charles-Joseph Delhomme, et de Noyan, tous trois cousins par alliance, Hubert Bellair, fils, deuxième cousin des mineurs, de la Place, et le notaire Garic.
Le même jour du 4 octobre 1763, Le Bretton présenta une requête devant le CSL pour le paiement de 4300 livres d'indigo vendues au Sieur Caminada en 1756, plus huit livres pour une livre de pois228.
Le 6 février 1770, Louis Césaire Le Bretton, résidant à Charmaux, est présent à Conflans, en France, au contrat de mariage et au mariage religieux le même jour, à Puxe, diocèse de Verdun, de son beau-père Jean-Baptiste Alexandre Chauvin de la Frenière avec la comtesse de Saintignon229.
Le 19 février 1776, Jacques Voisin, exécuteur du sieur Martin de Jorry Guiberry, porta une action pour saisir le domaine des Charmaux, hypothéqué par Le Bretton le 22 avril 1765, pour 20,000 livres. Chose curieuse: cette action est portée à la Nouvelle-Orléans. Les papiers de cette affaire mentionnent deux enfants de Le Bretton: François-Joseph et Marguerite-Louise-Victoire, ce qui fait croire que Gracien était déjà mort. Nous verrons que Jean-Baptiste avait été assassiné en 1771. Toute cette affaire fut réglée par un compromis entre les partis230
La date de la mort de Le Bretton est incertaine. Il est vrai que le 4 avril 1777 Maurice Conway, époux de la veuve de Jean-Baptiste Le Bretton, annonça à la cour que la nouvelle de la mort de Louis Césaire Le Bretton en France vient d'arriver en Louisiane231. Mais nous voyons que le 28 février 1779 à la Nouvelle-Orléans, François-Joseph Le Bretton autorisé par son père, Louis Césaire Le Bretton, donna à rentes pour trois ans, une plantation de 21 arpents de front sur 60 arpents de profondeur, sise au nord de la Nouvelle-Orléans232.
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Le meurtre de Jean-Baptiste Le Bretton
Né à la Nouvelle-Orléans, fils de Louis-César Le Bretton et de Marguerite de la Frenière, il s'y maria (contrat du 12 juillet 1764)233 à l'église Saint-Louis234, à Jeanne-Françoise de Macarty, aussi née à la Nouvelle-Orléans, fille mineure du chevalier Barthélémy de Macarty235, ci-devant capitaine d'infanterie, et de Françoise-Hélène Pellerin. Dans le contrat, le futur époux est «mousquetaire noir de la garde du Roy».
Le 11 janvier 1768 il acheta de son oncle, Nicolas de la Frenière, fils, une plantation de neuf arpents de front, allant en profondeur jusqu'au lac Pontchartrain, entre Desilets et Madame Wiltz, environ trois lieues au nord de la Nouvelle-Orléans236. La plantation avait plusieurs bâtisses, dont la maison principale de cinquante par trente-huit pieds, élevée de deux pieds du sol, avec cheminées de briques, trois chambres, galeries de neuf pieds de large sur le devant et sur l'arrière (cabinet et office sur la galerie d'arrière)237.
C'est sur cette plantation238 qu'il fut tué dans la nuit du 31 mai au 1er juin 1771, vers minuit, par deux de ses esclaves noirs, Pierre Nicolas dit Temba et François Mirliton. Appréhendés le même jour, ils subirent leur procès du 1er au 20 juin 1771, devant le juge Unzaga. Malgré leur défense par l'avocat Leonardo Mazange nommé par la cour, ils furent trouvés coupables et furent pendus le 20 juin 1771. Leurs mains et leurs têtes furent coupées après leur mort et clouées sur les chemins publics239.
Le Bretton laissait deux enfants, François et Jeanne; sa veuve épousera le 29 novembre 1775 Maurice Conway (contrat de Jean-Baptiste Garic)240. Les procédures pour régler la succession durèrent longtemps. Commencées le 18 juillet 1771, elles duraient encore le 4 avril 1777. Le gouverneur Bernardo de Galvez appointa le père de la veuve comme curateur241. L'inventaire évalua les immeubles et les biens meubles à 40,890 pesos, en plus d'esclaves à 70,960 pesos, outils à 9,100 pesos. Les dettes passives étaient de 30,333 livres et les dettes actives de 8,448 livres.
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III. b) Marie-Anne, n. 1726, aux Tchapitoulas; d. et s. 29 et 30 octobre 1731, à la Nouvelle-Orléans, «âgée d'environ cinq ans»242.
III. c) Nicolas, n. 30 septembre 1728, aux Tchapitoulas243; m. vers 1749 à sa cousine, Marguerite Hubert Bellair, fille de Jacques Hubert Bellair et de Marie-Catherine Neveu; exécuté par les Espagnols à la Nouvelle-Orléans le 25 octobre 1769. Deux filles sont nées de ce mariage: Catherine n. 1750 et Marguerite-Catherine, n. 1753. Cette dernière épousa (contrat du 2 décembre 1767) à la Nouvelle-Orléans, Jean-Baptiste-Auguste Payen de Noyan, fils de Gilles-Augustin et de Jeanne Faucon Dumanoir244. Jean-Baptiste fut exécuté avec son beau-père le 25 octobre 1769.
Nicolas fut nommé assesseur du CSL le 25 novembre 1748, mais sans voix deliberative, n'ayant pas atteint sa majorité245. Après la mort de son père, Vaudreuil et Michel écrivirent à Maurepas le 24 juillet 1749, que Nicolas n'a plus besoin d'une lettre de dispense pour délibérer au conseil des assesseurs246.
Le 7 septembre 1750, il signa des conventions sous seing privé avec son frère Jean-Baptiste: ce dernier céda à «mon frère assesseur au Conseil Supérieur» l'ancienne vacherie, habitation de quinze arpents aux Tchapitoulas; en retour Nicolas garantit à son frère la possession paisible de tous les arpents aux Colapissas venant de la succession de leur père; en plus Nicolas paya 2500 livres comptant, et donna deux billets de 6000 livres en tout, payables l'un en décembre 1752 et l'autre un an après.
Le 28 septembre 1752, le gouverneur Vaudreuil proposa Nicolas pour une des treize vacances d'enseigne en second247.
Entre 1752 et 1763, Nicolas fit un séjour en France et fut admis à la pratique du droit. Etait-ce dans l'espoir de succéder à François Fleuriau, si longtemps procureur-général de la Louisiane? Le 18 janvier 1762, le duc de Choiseul, secrétaire d'état aux affaires étrangères, écrivit au gouverneur de Kelerec et à Jean-Jacques Dabbadie qu'il leur envoyait les brevets de conseillers pour les Sieurs Delafreniere, Piot Delaunay, Kernion et La Lande. En même temps le roi donnait à de la Frenière les pouvoirs et prérogatives de procureur-général de la Louisiane, poste vacant depuis la mort de Fleuriau, sans cependant lui en donner le brevet. Si de la Frenière remplit cet office à la satisfaction de Kerlerec et Dabbadie, Choiseul lui procurera le brevet248.
Nicolas revint en Louisiane en 1764, il en appliqua les provisions avec une grande sévérité: «Comme l'institution des jésuites est hostile à l'autorité royale, à la paix et à la sécurité publiques, leurs voeux sont déclarés nuls; il leur est défendu de s'appeler jésuites et de porter leur habit; tous leurs biens sont confisqués et doivent être vendus à l'enchère; leurs vaisseaux sacrés doivent être livrés aux capucins, leurs chapelles démolies, leurs cimetières détruits et leurs prêtres doivent rentrer en France par le premier voilier». Certains ont cru que Nicolas voulait prouver ses «bonnes» idées, n'ayant pas encore reçu le brevet de procureur-général. D'autres l'ont accusé d'avoir adopté ces «bonnes» idées en fréquentant à Paris des libre-penseurs notoires et même d'y être devenu athée.
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La Louisiane cédée par la France
à l'Espagne en 1762.
La Louisiane apprit le 26 avril 1764 pour la première fois les détails du traité de Paris qui consacrait la ruine de l'empire colonial français. En même temps une lettre du roi au gouverneur intérimaire Dabbadie fit savoir que par un acte privé du 3 novembre 1762, de Fontainebleau, le roi avait cédé, sans réserves ni conditions, tout le pays connu sous le nom de la Louisiane à son «cousin bien-aimé» le roi d'Espagne qui avait accepté le don le 30 novembre.
La consternation fut grande en Louisiane. Nicolas de la Frenière appela une assemblée de représentants des paroisses de la colonie. Une grande foule249 se réunit à la Nouvelle-Orléans, où après un discours de la Frenière on adopta une résolution de protestation, exprimant le dévouement au roi et demandant de ne pas être séparé de la France. Jean Milhet, le plus riche marchand de la ville, fut envoyé porter cette résolution au pied du trône. Malgré l'assistance de Lemoyne de Bienville, qui vivait alors à Paris, Milhet pendant un an de séjour à Paris ne parvint pas à voir le roi; tout au plus put-il être reçu par le secrétaire d'état, le duc de Choiseul. Il revint en Louisiane au mois de juin 1765.
À la Nouvelle-Orléans on apprit en même temps l'échec de la mission de Milhet et l'envoi par le roi d'Espagne de Don Antonio de Ulloa pour prendre possession de la colonie. Le militaire Aubry, gouverneur après la mort de Dabbadie, demanda, selon les instructions reçues de France, aux officiers français de se placer à la disposition du gouverneur espagnol249a. À l'unanimité, les officiers refusèrent.
Ce ne fut que le 5 mars 1766 que le gouverneur Ulloa arriva à la Nouvelle-Orléans, avec les officiers du nouveau gouvernement et deux compagnies d'infanterie.
Il refusa de montrer ses pouvoirs au Conseil supérieur de la Louisiane. Cette outrecuidance provoqua une conspiration menée par de la Frenière et comprenant un nombre des personnages importants de la colonie250. Les conspirateurs se réunirent en secret, pendant tout l'été et le début de l'automne, soit en ville chez le capitaine en retraite Masan251, soit dans les faubourgs chez Madame Pradel, amie de Foucault. Mais le 26 octobre 1766, devant une grande foule à la Nouvelle-Orléans, de la Frenière fit un discours public, au cours duquel il cita la réponse des nobles de Bourgogne à Launoy venant prendre possession de la province pour le roi d'Espagne: «le sol français est inaliénable. Le roi de France ne peut donc le transférer à aucun pouvoir étranger. Français de naissance et de coeur, nous saurons vivre et mourir en Français»252.
Le lendemain, il n'y avait que cinq membres présents à l'assemblée du CSL, les autres membres s'excusèrent pour cause de maladie. Sur motion de la Frenière et la recommandation de la Frenière et de Foucault, six conseillers furent nommés pour remplacer les conseillers absents.
Caresse présenta alors une requête de six cents citoyens, demandant la restauration de leurs droits de Français et l'expulsion du gouverneur Ulloa. Cette requête fut référée à deux conseillers avec ordre de présenter leur recommandation le lendemain. Durant la nuit les canons de la porte de Tchoupitoulas furent encloués. Au matin du 28, Villeré entra en ville à la tête des Allemands armés, suivis des Acadiens sous de Noyan. Marquis prit le commandement des rebelles. Et Ulloa et sa maison se retirèrent sur la frégate espagnole.
Le 29 octobre le pas fatal fut pris. Dans la réunion de CSL pour délibérer sur la requête présentée par Caresse, on demanda à Aubry si Ulloa avait jamais fait voir ses pouvoirs pour prendre possession de la colonie. Sur sa réponse dans la négative, de la Frenière fit un long discours sur la position légale du CSL et sur la prise illégale de pouvoirs par Ulloa. Le CSL vota alors un décret contre Ulloa, lui enjoignant de quitter la colonie dans les trois jours. Chacun des membres du CSL rendit une opinion individuelle, signée par lui, dont Le Sassier et Saint Lette, membres du Conseil, furent chargés de présenter des copies conformes au duc de Choiseul.
Le soir du 31 octobre, Ulloa, sa famille et ses gens s'embarquèrent sur un vaisseau nolisé par lui, la frégate espagnole demandant des réparations pour rentrer en Espagne.
Quand toutes ces nouvelles arrivèrent en Espagne, un Conseil du cabinet délibéra s'il fallait garder la Louisiane ou la remettre à la France. La décision fut prise d'envoyer le général Alexandre O'Reilly la reprendre de force. Arrivant à la Balize le 24 juillet 1769 avec des forces formidables, O'Reilly envoya le soir même un de ses officiers, Francisco Bouligny, avec des lettres à Aubry, lui demandant de prendre les mesures nécessaires pour faciliter le transfert paisible de la colonie à l'Espagne. Aubry assembla le peuple le lendemain à la Place d'Armes et leur conseilla de se soumettre entièrement et promptement pour éviter leur propre ruine et la ruine de la colonie. Lafrenière proposa alors à Aubry d'aller lui-même avec Marquis et Milhet informer O'Reilly de l'entière soumission du peuple au gouvernement espagnol. En fait les trois Français se rendirent à la Balize, furent cordialement reçus par O'Reilly. Ce dernier les garda à dîner et les renvoya complètement rassurés.
La flotte espagnole de 24 vaisseaux parut devant la Nouvelle-Orléans, au matin du 17 août 1769. Dans l'après-midi, 2600 soldats furent débarqués. O'Reilly présenta ses lettres de créance à Aubry, après quoi il y eut un Te Deum à la Cathédrale.
Le lendemain, O'Reilly attira chez lui dix des conjurés sous prétexte d'une réception. Il les mit aux arrêts comme auteurs de la révolte. Gardés incommunicado, sur la frégate d'O'Reilly, sur d'autres vaisseaux ou dans une maison bien gardée, ils subirent un soi-disant procès. Après de longues procédures ils furent condamnés le 24 octobre, de la Frenière, Jean-Baptiste de Noyan, Pierre Caresse, Pierre Marquis et Joseph Milhet à l'échafaud; Doucet, Hardy de Boisblanc, Masan, Jean Milhet et Pierre Poupart à six ans de prison et à l'exil perpétuel du territoire espagnol. Sur la prière des épouses des condamnés, O'Reilly permit qu'ils soient fusillés. Ce qui fut fait le 25 octobre à trois heures de l'après-midi, au fort Saint-Charles, derrière le couvent des Ursulines sur la rue Condé. Comme les registres de sépultures manquent pour ces années, il est impossible de déterminer où les corps furent inhumés. La tradition veut que le Père Dagobert, curé de la paroisse, fit enterrer de nuit les corps en terre sainte, mais l'endroit ne fut pas marqué et reste inconnu. De la Frenière avait vendu le 11 janvier 1768 à son neveu Jean-Baptiste César Le Bretton une plantation de neuf arpents de front au nord de la Nouvelle-Orléans. Ses autres biens (évalués à 56,455 livres et 10 reaies) furent confisqués par les Espagnols. Mais sa veuve put reprendre, dans des procédures du 3 février 1770, le montant de sa dot, soit 14,796 livres et 5 sols, plus un préciput de 1500 livres, selon les clauses de son contrat de mariage (dont acte du notaire Jean-Baptiste Garic du 10 février 1770). Seize jours plus tard, le procureur de la veuve, Jacques Bellair, donna reçu de cette somme au Trésorier Marin Navarro. Le 3 avril 1773, la veuve Lafrenière donna une procuration à Gérard Pellerin, devant le notaire Garic.
D'après la tradition, le roi Louis XV aurait accordé 10,000 livres à la veuve de La Frenière, mais je n'ai pu trouver aucun document pour le prouver. Le 31 mai 1780 la veuve, demeurant alors dans la paroisse Notre-Dame de l'Assomption, au Cap Français, île de Saint-Domingue, nomma son petitneveu, Favre Daunoy, capitaine et consul français en Louisiane, pour son procureur.
Elle réclamait un terrain situé aux Tchapitoulas, qui est son bien par héritage. À la mort de son procureur, elle nomma Nicolas Favre Daunoy, aussi capitaine, pour réclamer cette plantation.
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III. d) Catherine, n. au Tchapitoulas et b. le 25 mars 1731, à la Nouvelle-Orléans. Parrain et marraine: l'oncle de l'enfant, Jean-Paul Lesueur et Catherine N . . . 255; m. contrat à la Nouvelle-Orléans, du notaire Nicolas Henry, 28 janvier 1747,256 à Louis-Charles Duhomméel, capitaine des troupes de la marine, né à Avranches, en Normandie, fils de Paniphrasse-François Duhomméel sieur de Sertilly, et de noble dame Marie Durand. Il y eut deux enfants du mariage: Louis-Nicolas et Louise257.
Le 17 février 1736 elle avait reçu en don de son oncle et parrain, Jean-Paul Lesueur, douze arpents de front aux Colapissas, attenant d'un côté aux terres de son père, payés par trois arpents de front sur le Mississippi que Lesueur céda à Joseph Chauvin de Léry, fils. Le 1er mars 1738, elle avait reçu de ce dernier, son cousin, un autre douze arpents aux Colapissas, pour lesquels le père de Catherine donna à de Léry huit arpents de front sur le Mississippi.
Devant le notaire Henry le 3 mai 1751, Catherine et son mari vendirent pour 2000 livres à leur beau-frère Louis César Le Bretton les douze arpents reçus en don de Lesueur, plus quatre arpents et quelques toises de front sur le Mississippi, à la «cyprière des Chapitoulas», attenant à l'acquéreur et étant le cinquième revenant à Catherine de la succession de son père258.
Le 7 mai 1760, elle fut marraine à la Nouvelle-Orléans d'Alexandre Delhomme, né le 5 mai, fils de sa cousine, Laurence Chauvin de Léry.
Au cours d'un voyage en Angleterre, Louis-Charles Duhomméel mourut. Sa veuve demanda au CSL le 2 octobre 1763 la réunion d'une assemblée de famille pour élire des tuteurs des enfants mineurs. L'assemblée, tenue le 4 octobre devant Louis Piot de Launay, du CSL, et M. de la Place, procureur général intérimaire, unanimement nomma la mère tutrice et Nicolas Chauvin de la Frenière, fils, le subrogé tuteur259. Sur la demande de la veuve, le CSL nomma le 14 octobre le conseiller Charles-Marie de Lalande d'Appremont pour prendre l'inventaire de la succession. Cet inventaire, fait le 2 novembre à trois heures de l'après-midi, énumère les biens meubles, articles de ménage (2283 livres, 1 sol et 10 deniers), les coupures, les billets et les traites (165,190 livres). Les immeubles comprennent deux emplacements, sans bâtisses, à la Nouvelle-Orléans, rue Royale au coin de la rue de l'Hôpital. Les dettes passives sont de 35,600 livres.
Comme Catherine était sur le point de partir pour la France, et qu'un décret de Louis XV exigeait des tuteurs différents pour la France et pour la Louisiane, elle demanda au CSL le 7 novembre 1763 une assemblée de famille pour élire un tuteur des biens qu'elle allait laisser en Louisiane. Le lendemain l'assemblée, tenue devant le conseiller de Lalande, nomma Nicolas de la Frenière tuteur et de Léry de Boisclair subrogé tuteur260. Le 14 novembre 1763, Nicolas de la Frenière, tuteur, obtint la permission de vendre et vendit les meubles du logement à la résidence du Sieur André Renard, où habitait autrefois la veuve Duhomméel. La vente produisit la somme de 2762 livres. Les dépenses de la succession étaient de 334 livres et 10 sols.
Le 6 février 1770 Catherine signa au contrat de mariage de son frère Jean-Baptiste Alexandre, à Conflans-en-Jarnisy. Le 20 mai 1770, Catherine Chauvin de la Frenière, veuve de Louis Duhomméel de Sertilly, vivant à Avranches, en Normandie, donna sa procuration à son neveu, Jean-Baptiste Césaire Le Bretton de Charmeaux261.
Elle a dû mourir en France, mais je n'ai pu jusqu'à présent découvrir l'acte de sa sépulture.
III. e) Jean-Baptiste Alexandre, n. aux Tchapitoulas et b. 18 juin 1733, à la Nouvelle-Orléans262; parrain et marraine: ses oncles et tante, Jean Jadard de Beauchamp et sa femme, Marie Lesueur. Il passa un contrat de mariage263, devant le notaire Germain Henry, le 6 février 1770, à Conflans-en Jarnisy (Meurthe-et-Moselle), arrondissement de Briey, avec Marie-Gabrielle-Charlotte, comtesse de Saintignon, (b. 25 décembre 1749, à Puxe, fille de Jean-Antoine-Joseph, comte de Saintignon, et de Marie-Apolline, née comtesse de Saintignon). Le mariage religieux fut béni le même jour, à Puxe, diocèse de Verdun, par le frère de l'épouse, le curé Joseph de Saintignon, procureur-général des Chanoines réguliers264. Jean-Baptiste-Alexandre mourut le 25 septembre 1779, aux Tchapitoulas, laissant deux enfants: Alexandre-Césaire-Félix, n. ca. 1771, et Catherine-Julie, n. ca. 1773.
Mais le mariage ne fut pas heureux. Car le 4 décembre 1777, la comtesse demanda au Châtelet de Paris une séparation des biens et la vente des biens communs. Le 16 janvier 1778 elle renonça à la communauté des biens, au bureau d'enregistrement civil du Châtelet de Paris, qui enregistra la renonciation le 10 février. Le 17 mars 1778, le provost de Paris, Anne-Gabriel-Henry-Bernard, chevalier, marquis de Boulainsvilliers, seigneur de Passy, Glisolles, etc. rendit son décret, enregistré les 20 et 21 du même mois, par lequel il prononça la séparation des biens et la vente des biens communs. De plus, tout ce que l'épouse avait apporté selon le contrat de mariage devait lui être remis. À la vente, la comtesse prit des articles de ménage, de la lingerie, argenterie et bijoux pour une somme de 2796 livres, 19 sols et 3 deniers, qu'elle déduisit sur ce que son mari lui devait.
À la séparation, Jean-Baptiste-Alexandre vint en Lousiane avec son fils, tandis que sa femme et sa fille se retirèrent chez la mère de l'épouse. À la mort de Jean-Baptiste-Alexandre on procéda en Louisiane au règlement de sa succession. François-Joseph Le Bretton fut nommé le gardien de la succession. Au 10 mars 1780, il y eut une réunion des créanciers à la Nouvelle-Orléans, parmi lesquels il y avait Louise Darensbourg, veuve de Chauvin Boisclair265.
Quand la veuve apprit la mort de son mari, elle convoqua une assemblée de famille, le 11 septembre 1780, à Etain. Elle renonça de nouveau à la communauté avec son mari et fut nommé tutrice des deux enfants: Alexandre, qui était en Louisiane, et Catherine, qui était avec elle chez sa mère au château de Puxe. Puis elle vint au Cap Français, île de Saint-Domingue, à bord un des vaisseaux de l'escadre du compte de Grasse, arrivant un peu avant le 29 juillet 1781. Elle logea chez l'avocat d'Augy, rue du Morne des Capucins, paroisse de Notre-Dame de l'Assomption. Elle déposa chez les notaires Tach et Maureau, au Cap Français, les copies apportées par elle des documents utiles pour les procédures qu'elle projettait en Louisiane. Pour la représenter comme créancière privilégiée de son mari, elle nomma comme agent Charles-Jean-Baptiste Fleuriau, lui envoyant des copies des documents faites sur les copies déposées chez les notaires du Cap Français. En somme elle demandait les 18,748 livres et 6 sols payés sur sa dot, plus 3,000 livres par an promis par le contrat de mariage pour le reste de sa vie. Après de longues procédures, un compromis fut établi: la veuve recevrait une fois pour toutes une rente annuelle de 30,000 livres. Le retour de la dot avait déjà été décrété par la cour à la Nouvelle-Orléans.
XXXIV-156
II. JOSEPH CHAUVIN (continuation)
II.3. The third son of Joseph Chauvin and Hypolite Mercier: Marie-Antoine. Born and baptised in Fort Louis de la Mobile on the 23rd and 24th of February 1715; he married in New Orleans (contract of April 30, 1740) Charlotte Faucon-Dumanoir, daughter of Jean-Baptiste Faucon-Dumanoir and the deceased Charlotte Le Jaloux, and died before the month of December 1773. Early in his life, he added "Desislets" to his name and sometimes signed as "Chauvin-Desislets" and other times as "Desislets".
In August 1734, he accepted with his brothers Joseph and Nicolas, from their mother-in-law Laurence LeBlanc, five slaves in settlement of an account from their father's succession.
He joined, on February 15, 1735, his brother Joseph and his cousin Jacques Bellair for the fur trade with the Chactas. He participated in the campaign of 1737, along with his two brothers, against the Natchez and Chickasaws. He signed for the marriage contract of his brother Joseph on December 28, 1737; on the inventory of the succession of the same brother on February 24th, 1738; and on the payment of the sale of land on March 1st, 1738. Twenty five days later, as we saw, he built a company with Joseph's widow for the fur trade with the Chactas.
He had a dispute with his mother-in-law, Françoise LeBlanc, for whom arbitrators were appointed on July 19, 1743.
He continued the fur trade with the Chactas; on November 14, 1744, upon his departure for Chactas, he appointed his father-in-law Jean-Baptiste Faucon-Dumanoir as his general attorney during his absence (notary Nicolas Henry, in New Orleans).
He was present and signed on January 28, 1747, in New Orleans, on the marriage contract of his cousin Catherine Chauvin de la Frenière with Louis-Charles Duhomméel.
With his brother Nicolas and three children of the second marriage of his father, on February 3 1748 he asked the Superior Council of Louisiana to establish the title of the buildings of his dead father and to settle the claims of the widow of his brother Joseph regarding the usufruct, or use, of the buildings. On March 9 1748, the Superior Council of Louisiana ruled in favor of the children of Joseph Chauvin, father, and against the widow of Joseph Chauvin, son. On December 6, 1749, along with all the other children of his father, he asked for the partition of the buildings.
An Officer of the Coast Guard Militia, on 27 May 1762 he signed along with his wife on the marriage contract of his cousin Louis Chauvin de Beaulieu.
He was summoned to appear, and he came, to several family meetings: on November 5, 1753, with relatives of the minors of Gilles-Augustin de Noyan, about the exchange of the Island in the Horn (today Horn Island) for land located on Saint Louis Street in New Orleans that belonged to Sir Grevembert dit Flamand (Flemish); on October 3rd, 1763, with relatives of the children of Marguerite Chauvin de la Frenière (summoned on October 3, assembly 4); that same day, with relatives of the minors of Catherine Chauvin de la Frenière; and November 7, 1763, to a new meeting asked for by Catherine Chauvin.
Antoine Chauvin de Léry Desilest died before November 3, 1773; on this day his son-in-law Santiago (Jacques) de Livaudais, guardian of the Desilets' minors, presented a request to the Superior Council of Louisiana to rent out a plantation of 18 arpents wide on on the bank of the Mississippi by 23 arpents deep, located four lieues north of New Orleans, with a house, a mill, and 39 black slaves. This rent was approved and awarded on December 13, 1773 for three years to François Esnould de Livaudais for 1223 pesos. After Jean-Baptiste Desilest's protest, there was a new awarding on January 17, 1774, this time to Jean-Baptiste Desilest for 1342 pesos.
Antoine Chauvin Desilest and Charlotte Faucon-Dumanoir had 5 children:
a) Jean-Baptiste, who first married Marguerite Devergennes; then Charlotte de L'Hommes, daughter of Charles-Joseph and Laurence Chauvin de Léry. On March 9, 1775, he was appointed the executor of the succession of his father-in-law de l'Homme. He was sued on May 8, 1780, in front of Judge Piernas by Daniel Clark for a 5300 pesos debt contracted for the purchase of 15 slaves. After several procedures, the case was amicably adjusted, sometime between the 17th and 28th of January 1781.
b) Marguerite-Françoise, born 1757; married first to Jean-Baptiste Esnould de Livaudais, then to Vincent de Morant; died on May 7, 1850, in New Orleans, "92-years-old and half."
c) Louise-Constance, married on June 19, 1767, in New Orleans to Jean-René Huchet de Kernion. She signed for the marriage contract of Louis Chauvin de Beaulieu on May 27, 1762.
d) Charlotte, married March 10, 1763, in New Orleans, to Jacques Esnould de Livaudais. She too signed for the marriage contract of Louis Chauvin de Beaulieu.
e) François, baptised December 10, 1751, in New Orleans; married Marthe Bienvenu. On January 21, 1774, he asked for his emancipation.
Joseph Chauvin, his second wife and their children
Françoise Laurence LeBlanc, the second wife of Joseph Chauvin, was the daughter of (both deceased) Henry LeBlanc and Servanne Lemarié. She was baptized in Saint-Malo, parish of Saint Lawrence, and married Joseph Chauvin de Léry on May 27, 1726 in New Orleans. When she became a widow, she married successively, always in New Orleans: René-François de Mane, on June 26, 1734; then Guillaume de Cloches, Knight of Saint-Aignet, on May 3, 1738; and finally Henry-Aymé-Elizabeth de Montaut, Knight of Monbéraut, on November 22, 1744.
Joseph Chauvin had then three sons from his first marriage, aged 16, 14 and 11 years old. He had with Françoise, a negro slave of Pierre Payen de Chavois, an illegitimate daughter, Christine, who bore the Chauvin name and married first Denis Guillaume, then on May 21, 1748 (per the Little Red Church's register) Jean Lafrance, son of the deceased Lafrance and Anne. . .
The Chauvin-LeBlanc union produced three children:
a) Marguerite, born 1727; married first to Dominique de Verbois127; then on August 14, 1759, in New Orleans, to Bernard de Verges128. In New Orleans on February 7, 1744, she signed for the marriage contract of Charles-Guy-Favre Daunoy with Catherine Hubert Belair; and on November 22, 1744, in the same place, on the contract of the fourth marriage of her mother (infra?); on August 13, 1750, in New Orleans, she answered for the godmother (Marie-Elizabeth Charpentier, wife of Jean-Louis de Blondel de Mony) at the baptism of her half brother, Louis-Augustin de Montaut de Saint-Civier de Monbéraut; on September 19, 1769, in New Orleans, she was the godmother of her nephew, Clair-Joseph Marigny D'Auterive (son of Jean-Antoine-Bernard D'Auterive and Elizabeth-Sabine-Josephe Montaut de Monbéraut). In the Louisiana "Black Books" of the State Museum Library, there are references to her on the following dates: February 3, 1748, June 23, 1752 (L 77) and in July 1st, 1752 (no 96).
b) Laurence, born on June 25, 1730, in New Orleans129; married to Charles-Joseph de L' Homme130; d. April 1st 1780131 on their plantation of indigo, approximately four lieues upstream from New Orleans, leaving six children: Charlotte (wife of Jean-Baptiste Désilets)132, Edmé, François, Alexandre, Marguerite and Bernard (Billion)-Gignon.
On August 13, 1750, in New Orleans, she answered for the godmother (Elizabeth-Sabine-Josephe François, wife of Louis-Augustin de Blondel) in the baptism of her half sister, Elizabeth-Sabine-Josephe Montaut of Monbéraut. Laurence died intestate (without a will).
Her brother, François, was appointed as guardian of her estate. The inventory of April 18, 1780 enumerates domestic effects, silverware, slaves, cattle and a plantation of 13 1/2 acres wide on the Mississippi by the ordinary depth, between the land of Frenière downstream and Jean Arnould upstream, approximately four lieues upstream from New Orleans. The settlement of the estate gave rise to endless procedures. In all this paperwork it is difficult to establish who are Laurence's children; we find five irreconcilable lists. The best one would seem to be the one of the judicial sharing of the properties on November 20, 1782 when the six children named earlier each received 667 pesos and 6 1/2 reales133.
c) François, born 1732; married on July 26, 1763 in New Orleans to Marie de la Chaise, daughter of Jacques de la Chaise and Marguerite d' Arensbourg. On August 13, 1750, in New Orleans, he answered for the Godfather (Jean-Louis Blondel de Mony) at the baptism of his half sister Elizabeth-Sabine-Josephe de Montaut de Monbéraut; and the same day in the same place, for the Godfather (Louis-Augustin de Blondel) at the baptism of his half brother Louis-Augustin de Montaut de Monbéraut. On March 9, 1775, he was appointed as guardian of the minors of Charles-Joseph de L'Homme; and on April 1, 1780, he was appointed as guardian of the estate of his sister, a widow of de l'Homme; in November, 1782, he tendered his resignation as guardian due to his old age and his infirmities. The union of Chauvin and de la Chaise produced ten children born between 1764 and 1784: François, Nicolas, Marie-Louise, Louis Boisclair, Marie-Marthe, Pélagie-Honorine, Rose-Milicent, Jacques Monplaisir, Marianne-Constance and Marie-Aimée134.
The widow of Joseph Chauvin
got married three more times
Françoise Laurence LeBlanc become a widow on August 19, 1732, then signed a marriage contract in front of the notary Michel Rossard in New Orleans on June 26, 1734, with Louis-René-François de Mane, native of Bonichard, parish Saint Jean, in Touraine, and son of René de Mane and Thérèse-Charlotte de Blanchy135.
On August 20, 1734, the couple de Mane, settling the estate of Francoise LeBlanc's first husband, gave five slaves to each of the three children of the first marriage of Joseph Chauvin de Léry (above). On September 14, 1734 they sold a ten year old Negro boy to François Dieudonné Fonder for 300 francs in cash136, and, three days later, a Negress of 12 or 13 years to Philibert Leduc for 350 francs137. On February 9, 1736, de Mane signed in New Orleans the marriage contract, in front of the notary Nicolas Henry, of Jean-Baptiste Boucher de Montbrun and Françoise Charest138.
Shortly after de Mane fled, because there was an upcoming "legal discovery" in Louisiana that his marriage with the widow de Léry would be nullified. So, on February 24, 1736, it is "madam LeBlanc" who showed in front of the Superior Council of Louisiana that she did not know that de Mane had brought to her home articles belonging to a Mr. Gérald139. On March 27, 1736, Mr. Brosset made the following testimony140: approximately one month ago, de Mane came to the tar workshop of the depositor on the north shore of the lake Pontchartrain, found Indians to lead him to Pensacola and left on Sunday, March 25, at eleven o'clock in the evening, having taken a boat and four blacks. In fact he did not go to Pensacola. Diron d'Artaguiette's letter to Minister Maurepas, of May 8, 1737, said: "approximately one year ago, I informed your Lord that there were 14 men, all French, English, Spanish and Italians, who were taking refuge at the river "perdue" (Perdido or Lost River) along the shore of the sea, six or seven Lieux from Pensacole in a place named "La Rivière Perdue" with 3 French and Italian leaders named Sirs Demanes, Castelnau, and Girard, and an Italian called Thomas. On the. . . they had . . . they were searching for an opportunity to become pirates, I sent a troop of 30 men commanded by Mr Volant, a Swiss officer, and two French, by water in boats to capture them and take them to jail, but they arrived too late. There was only the Italian and the named Girard who where arrested some time after . . . The others were on their way to Saint Marc and St Augustin"141.
A narrative had arrived from France stating de Mane already had a living wife when he got married to Françoise Le Blanc. So Françoise began procedures in ecclesiastical court to establish the nullity of the marriage with de Mane. After examination of the sufficient proof, Brother Mathias, Capuchin friar, general-vicar of the Bishop of Quebec, on February 4, 1738, declared to be no good the so called marriage between de Mane and Françoise Le Blanc, adding that Madam LeBlanc was free to get married again142. The next day Judge Salmon registered this judgment with the Superior Council of Louisiana143. Fortunately there were no child born from this union.
Françoise LeBlanc had a third marriage contract in New Orleans in front of the notary Nicolas Henry on May 3, 1738, with Guillaume de Cloches144, Knight of Saint-Aignet, native of Saint-Aignet, Archbishopric of Auch, in Bearn (department of the Gers), son of the deceased Pierre de Cloches, Lord Baron of Saint-Aignet, and Anne de Cap Planne145. And the same day, by a separate act146, the spouses recognized a daughter had been born on April 6 or 7, 1737 and she was baptized the same day by Father Philippe. This daughter is probably Henriette de Cloches de Saint-Aignet who, on May 15, 1753, in New Orleans, answered for the godmother of François-Augustin Montaut de Saint-Civier de Monbéraut, half brother of Henriette. Françoise LeBlanc, "widow of Joseph Chauvin Deléry and wife of Saint-Aignet" signed an act dated Novemberr 16, 1738, declaring the death of a slave147.
Guillaume de Cloches of Saint-Aignet, Lieutenant of the troops of the Navy, died on January 27, 1740, in Fort de l'Assomption148. The same day, on order of Mr. de Noyan, general mayor, they made an inventory of the linen and the effects of the deceased149. When the news of his death arrived in New Orleans on March 2, 1740, prosecutor-general Fleuriau presented a request to police captain Salmon, reciting the death and the inventory made in Fort de l'Assomption; noting that the deceased left a two or three-year-old daughter, and that his widow had three children from her first marriage with Chauvin de Léry, stated that it was obligatory to make a complete inventory in New Orleans and necessary to appoint a guardian for the minors150. In a family meeting held the next day, Jacques Hubert Belair was elected surrogate guardian of de Lery's three minors151, and Claude Jousset La Loire was elected surrogate guardian of Saint-Aignet's minor daughter.
Jean-Baptiste Bobé Descloseaux drew up the inventory the same day on the plantation of the deceased, two lieues from New Orleans, enumerating clothes, furniture, silverware, dishes, lingerie, kitchenware, tools, black slaves, animals, land and buildings, documents and the active and closed accounts152.
In the settlement of the estate, the widow obtained on April 11, 1740 the permission of the Superior Council of Louisiana to sell a slave153; five days later she renounced the joint estate154 and was able to sell the linen of the deceased to pay her debts155, in spite of the protest of Bancio Piémont, attorney for Laurent Pasquier, creditor for 3,900 pounds156; and on April 20, 1740, she successfully reclaimed certain articles included in the inventory of Fort de l'Assomption because they were from her first marriage with Chauvin de Léry157.
The day before his marriage contract, Saint-Aignet had bought on May 2, 1738 from Mr. Bizoton, for 9000 pounds, a plantation 22 arpents wide on the right bank of the Mississippi, between Mr. Couturier and Mr. Rasteau. Françoise LeBlanc paid on May 19, 1738, 7000 pounds and guaranteed the balance of 2000 pounds. On October 28, 1740, the widow asked the Superior Council of Louisiana to sell this plantation, which was opposed by the attorney for Bizoton, Claude Villars du Breuil, the elder son. The Superior Council of Louisiana ordered the sale on November 12 and the plantation was awarded on November 19 to the widow, on the condition she pay to Bizoton or to his attorney the sum of 1000 pounds158.
We saw earlier, in Joseph Chauvin's succession, elder brother, that on May 5, 1741, Françoise LeBlanc had joined Louis Juchereau de Saint-Denis, Nicolas Lafrenière and the widow of Louis Beaulieu in the action against the East India Company to recoup the losses incurred in the second expedition of Saint-Denis to the Rio Grande; and that each of the applicants had received the sum of 8000 pounds.
Françoise LeBlanc's fourth marriage: In the autumn of 1744 rumors were spreading about Françoise LeBlanc's fourth marriage. Indeed, on October 3, her son-in-law, Nicolas Chauvin Boisclair, guardian of the minors of his father and Françoise LeBlanc, asked the Superior Council of Louisiana for a rendering of accounts by his mother-in-law. This was granted by the Superior Council of Louisiana159.
She contracted for the last marriage on November 22, 1744, in New Orleans, in front of the notary Henry, with Henry-Aymé-Elizabeth de Montaut160, Knight of Monbéraut, Lieutenant of the Navy, native of Polaminy, county of Foix, bishop of Rieux, and son of the deceased Joseph-Hector de Montaut, Marquis de Monbéraut and the deceased Marguerite de Blondel161.
They had the following children:
a) Louis-Augustin, born in January 8, 1747, baptised August 13, 1750, in New Orleans; godfather and godmother: Louis Augustin de Blondel and Marie-Elizabeth Charpentier, wife of Jean-Louis Blondel de Mony, represented by François Chauvin Deléry and Marguerite Chauvin Deléry.
b) Elizabeth-Josephe-Sabine, born in February 25, 1748, baptised August 13, 1750, in New Orleans; first marriage on May 1, 1764, in New Orleans, to Jean-Antoine-Bernard Marigny de Auterive (Jacques-Bernard and Marie-Jeanne Saint-Laurent); 2nd marriage on May 4, 1779, in Saint-Martinville, Louisiana, in a civil ceremony, to Jean-Baptiste de Gruy, son of Jean-Baptiste de Gruy and Marie-Thérèse Aufrère; died, November 20, 1811.
c) François-Augustin, born November 20, 1751; baptised May 15, 1753, in New Orleans; godfather and godmother: François Augustin de Montaut and Magdeleine Ballade, Countess of Laumont, represented by Charles de L' Homme and Henriette de Cloches de Saint-Aignet. At the time of the revolt against the Spanish in 1769, he left Louisiana with his brother Louis-Augustin to go to Santo Domingo, then to Kingston, Jamaica. First marriage to Geneviève Bruhier de Marbilliers, probably in Santo Domingo. She died in Cap Français in 1793. Second marriage: February 20, 1794, in New Orleans, with Marie-Claudine Planchard, daughter of Antoine Planchard, Infantry Captain in the Spanish Army of Louisiana (born in Burgundy) and Perrine Jousset de Laloire (born in New Orleans).
III. Nicolas Chauvin de Lafrenière,
born in Montréal, 1676
Of all the Chauvin brothers to go to Louisiana, Nicolas seems to have been the more enterprising and most prosperous. Especially after the death of his elders (Jacques in 1729 and Joseph in 1732), Nicolas had the appearance of the leader of the Chauvin family.
He was baptised in Montreal on January 19, 1676. He married in 1724, probably at Fort Louis de la Mobile, Marguerite Lesueur, daughter of Pierre Lesueur and Marguerite Messier162. He died in Tchapitoulas before February 15, 1749. The seventy-three years of his life were well filled.
The documents fail to specify when and how he arrived in Louisiana. According to his testimony of April 4, 1731 (that we will see below), he arrived at Fort Louis perhaps in 1704, at the latest in 1705. In the nominal census of Fort Louis on August 1, 1706, by de Bienville and de La Salle, one reads: "Nicolas le freniere, boy"163. He probably came from Canada to Louisiana with a group of "coureurs des bois" (fur traders).
In about 1713, the French wanted to establish the Superior Council of Louisiana. The name of Nicolas Chauvin was proposed as one of the advisers by Duclos, police chief-director. In a letter to the minister Pontchartrain on October 26, 1713, Governor Lamothe-Cadillac wrote: "Up until now, the establishment of the Council was impossible because of a lack of subjects. Mr. Chief of Police is now suggesting to me two of them, which are Sir de la freniere and Sir des Lauriers, major surgeon, through a letter he wrote to me during my disease. This first man has learned how to sign his name in four months. . ."164. A letter from Hubert de Saint-Malo, chief of police in Louisiana, sent to the Council of Navy, dated June 2, 1717, from Dauphine Island, said: "before our arrival the Council had named two advisers to fill in during the absence of judges, one of them is la frenière, son of a miller, who knows hardly how to sign his name"165. The same year, the missionary François le Maire had written in his Memoir on Louisiana166: "but Sir La Mothe misused his power (to set up a Council) in naming there some ignoramuses and scandalous persons"; in the margin of the document there are the following words: "a La Freniere, public co-habitator, who does not know how to read, to write, and which as a son of a miller decided to become a "coureur des bois" and then pit sawyer (i.e, a person who saws timber in a sawpit for a living); and a des Lauriers, another scandalous, etc. the first of these two is one most notable among the parents of the wife of Sir La Mothe"167.
From the first days of October 1716 until the end of October 1717, Nicolas Chauvin participated in the second expedition of Louis Juchereau de Saint Denis to the Rio Grandel68. After his return to Fort Louis, he made on June 30, 1718, with his brother Joseph, a report on the expedition169. The story of this expedition can be read in the article "Louis Juchereau de Saint Denis"; in Mémoires, XXVIII, pp. 163 and continuation.
In March 1719, Nicolas Chauvin obtained from de Bienville a concession of six acres wide on the left bank of the Mississippi, in Tchapitoulas (three lieues North of New Orleans)170. And he added other lands: so between August 1724 and the same month of 1732 he had obtained from his mother-in-law, Marguerite Messier, widow of Pierre Lesueur, eight arpents wide on the Mississippi by forty arpents deep, in addition to the concession from Bienville in New Orleans. Those eight arpents, which Marguerite Messier had received in pure donation from de Bienville, was exchanged for other grounds with his brother Joseph Chauvin. On May 1, 1728, in front of the notary Michel Rossard, he obtained from de Bienville (represented by his attorney and nephew, Pierre-Jacques Payen, Sir of Noyan) a concession on the river Saint Louis (the Mississippi), protected by a levee, of 17 arpents wide by 40 arpents deep, with six pounds of rent per arpent, plus two capons (roosters) and two days of duty per arpent.
This concession was confirmed by Governor de Bienville on October 10, 1737, when the land surveyor François Saucier established the borders of the concession171; in the census of New Orleans in 1728, Nicolas occupied location no. 64171a. In the census of 1732 Nicolas possessed two locations in town, numbers 9 and 60172; On February 17, 1736, in New Orleans, in front of the notary Henry, Nicolas Chauvin accepted for his daughter Catherine a donation of Jean-Paul Lesueur's land. In this transaction Lesueur gave up to Joseph de Léry, son, three arpents on the Mississippi, between Mr. de Belestre and Mr. Belair, one and a half lieues dinstance from the north of New Orleans, for which de Léry gave up to Catherine de La Frenière twelve arpents wide on the Mississippi, in Colapissas, and having one side of the land border Nicolas Chauvin's land173. In 1737, during the measurement of lands (on October 10, 12, November 20, 23) by the engineer François Saucier, Nicolas Chauvin was owner in New Orleans of two pieces of land, between "Nine-Mile Point" and what is present-day Lowerline Street, which were separated by what is present-day Carrollton Street and which served as the field for the cuts of wood from the forest174. Its main plantations were to the north of Nine-Mile Point.
On April 6, 1743, Governor de Bienville and Police Captain Salmon granted to Nicolas Lafrenière the property named Les Coquilles (means Shells), east of New Orleans, bordered on one side by Chef Menteur (means Lying Chief) (where mud was discharged into lakes Borgne and Pontchartain) and on the other side, by the same lakes175.
All these transactions mean that at his death Nicolas Chauvin de Lafrenière possessed some arpents in Colapissas, in Les Coquilles, in at least two locations in town and 20 or more arpents in Tchapitoulas176.
Nicolas developed rapidly and successfully these lands: as soon as November 24, 1721, in the census of the "village of Chapitoulas" by Diron d'Artaguiette, there appears "La frenière", without a woman or children, with five French domestics, thirty three black slaves, eight Indian slaves, sixty horned animals and four horses177. Besides the breeding of animals, Nicolas with his brothers Joseph and Louis built up a lumber company: on January 7, 1723 the Superior Council of Louisiana in its proposals to the inhabitants and to the owners of the concessions wrote: "it is absolutely necessary that you send the frames or that you have them made by the inhabitants as Chauvin De La Frenière did, who is able to make them, if not you have to make them yourselves", whom the inhabitants answered: "as the works in Balize178 are public and for the safety of all the inhabitants, Mr. Chauvin de La Frenière will be capable of supplying in a month the quantity of 400 to 500 timbers and frames if the temperature allows it179. The brothers Chauvin obtained from the Superior Council of Louisiana on August 17, 1724 a loan of 10,000 pounds refundable in boards within the next six months180. On the same day (November 25, 1724) that Mr de Pauger, chief engineer of this colony, showed to the Superior Council of Louisiana that he had made some deals with Dubreuil, Deléry, lafrenière and Beaulieu on September 22, 1724, and with Durivage on the 26th of the same month and year, for supplies of boards, rails, and necessary beams for fortifications on Balize and the buildings that were to be finished in New Orleans, they agreed to pay according to the last rules established by France181". On July 29, 1726 Nicolas asked for payment of one hundred boards at twenty cents each and of two barrels of tar at twenty francs for each, which he had delivered to the deceased Mister de Pauger. The Superior Council of Louisiana decided that this debt must be paid by funds from the estate182.
Nicolas Lafrenière also cultivated indigo: he was sued on March 17, 1725, for wages not paid to Jacques de Mouster who cultivated the indigo for Nicolas; he was summoned to appear April 7 and ordered to pay by the Superior Council of Louisiana on April 10183. Furthermore, Nicolas raised some sheep. The Superior Council of Louisiana CSL wrote to the Council of the East India Company on May 20, 1725: "the Ewes of the Company have been sold at the request of Mr. de Bienville to Sir de La fresniere184".
With all these various activities, Nicolas Chauvin flourished in colony of Louisiana in 1724; let's read a note written by Jean-Baptiste Bénard de la Harpe: "regarding the concessions established around New Orleans, those of Chapitoulas, belonging to Messrs. Léry, la Fresniere and Beaulieu, all brothers, all Canadians, are the most advanced and promise a happy future. We can praise these sirs because they were the first ones to give a good example, and they deserve a special mention for the services that they produced for the colony"; In the census of 1726 Nicolas is registered with his wife, three children, two domestics, 115 black slaves, three Indian slaves and 150 arpents of farmland185.
With his brothers Joseph and Louis he cultivated tobacco, and the three incurred large expenses to build sheds "for drying the tobacco with smoke" and to buy a large number of black slaves for this venture186. They bought some from the Jesuits in 1727: "He (Father de Beaubois, S.J.) promised to give to Sirs de la Freniere, de Lery, and Beaulieu those (slaves) whom have been promised by paying cash because it was agreed there were some works to do on the right side of the levee they built"187.
In addition to all that, Nicolas completed some business in the hardware field: he sold on March 27, 1728 to J. Viard seven pickaxes and other articles, for which Viard gave an IOU with promise to pay "when he will be able to"188; and on September 20 of the same year he sold to a man named Perrinet a pickaxe, an axe, a tomahawk and a flywheel189.
All these activities often brought Nicolas Lafrenière in front of the Superior Council of Louisiana, acting as court of justice: March 10, 1724 began Mr. Céard's trial against the Chauvin brothers, whom we saw earlier in Joseph Chauvin's life; on March 17, 1725 Jacques de Mouster complained about wages owed to him by Nicolas; on August 11, 1725, the Superior Council of Louisiana gave him a decision against Coupart, who would have to pay 157 francs and supply 33 days of duty190; on December 2, 1726, Nicolas sued Joseph Verret following an exchange of black slaves, after which there were 349 francs and 6 cents due to Nicolas, which were ordered to be paid to him by the Superior Council of Louisiana on December 7191; on November 8, 1729 a man named Rebout claimed from Nicolas 170 francs for five months and twenty days of service not paid, less thirty francs for six pieces of cheese192; On May 5, 1741, Nicolas Lafrenière, the widow of his brother Joseph, the widow of his brother Louis (represented by her second husband, the Mr. de Mouy) and Louis Juchereau de Saint-Denis filed an action against Prévost, agent of the East India Company, to recover the losses incurred in the second expedition of Juchereau to the Rio Grande in 1716. On April 7, 1745, the Superior Council of Louisiana rendered a judgement in favour of Nicolas against Claude Vignon dit Lacombe in a quarrel of pastures on the property of Coquilles193.
Nicolas Lafrenière married in 1724, maybe in Mobile, Marguerite Lesueur, daughter of Pierre Lesueur and Marguerite Messier. From Fort Condé de la Mobile, the engineer Valentin Devin wrote on August 29 to his boss, de Pauger: "the marriage of Miss Marguerite with Mr de la frenière surprised everybody here, it was a nice thing for her to wait, she really loses nothing. We thought she was to marry Mr. de Coustillas".194
The census of 1724195 contains: Nicolas Chauvin de la Frenière, 48-years old, native of Montréal, his wife and a nephew, Mr. Belair (Jacques Hubert Belair).
On April 4, 1731, Nicolas testified in front of the Superior Council of Louisiana that Claude Jousset de la Loire was the first white male born in Mobile, approximately 26 years ago; the parents of the child had arrived in Louisiana a few years before196.
From Marly, France, on February 2, 1732, the King ordered Governor de Bienville to restore the Superior Council of Louisiana as it was in 1716; the members had to be the governor general and the quartermaster of Canada, the governor of Louisiana, the first adviser, the Lieutenant of the King, the adjutant of New Orleans, the general prosecutor, four other advisers and a clerk of the court197. And on September 2 of the same year, the King wrote to de Bienville and to police captain Salmon: "transmit to the new members of the Council the following: Sirs Prat, Frenière, Fazende and Massy were chosen by me from among those proposed by Sirs Périer and Salmon to fill the four places of Members of Council"198. In reply, on May 12, 1733, from New Orleans: "Sirs de Bienville and Salmon gave to Sirs Prat, de la Frenière, Fazende and Massy the note that was addressed by your Greatness to them"199.
On October 3, 1734, Nicolas Lafrenière, acting as attorney for Pierre Chartier, trader of Montreal, settled with François Collin and his wife Marie-Thérèse, widow of Michel Cabassier, a 2247 franc debt owed by Cabassier to Chartier, accepting in payment land in New Orleans200.
On July 17, 1735, there was an assembly in the presbytery of New Orleans with the priest, the church wardens and the notables of the city to elect a new church warden. Nicolas was present and signed201.
He signed again on February 20, 1738, when the traders of the colony suggested the formation of a company for the trade of slaves202.
In his will of March 26, 1744, Louis Juchereau de Saint-Denis left to Nicolas Lafrenière 1500 pounds in payment for a debt203.
On December 23, 1744, Vaudreuil asked the King, for himself, for a nomination as an adviser in the Superior Council of Louisiana, pointing out that he was the oldest resident, that he was a Captain of Militia of Chapitoulas, that he was a man of the most prominence in doing business with Indians and in the establishment of the colony, and that he was always established in Tchapitoulas204.
On April 25, 1746, Nicolas Lafrenière was appointed as Captain of Militia, according to the letter of Maurepas to Governor Vaudreuil205. On March 18, 1747, the governor reported to the Minister that Lafrenière had been named as Captain of Militia206.
A letter from Maurepas to Governor Vaudreuil and to police captain Michel on November 25, 1748, gave to Nicolas de la Frenière, son, the job of advisor in the Superior Council of Louisiana, but with the condition that he have no voting rights until he reached the required age. During this interim period his father would hold the title207.
After the death of his older brother Joseph, Nicolas acted as the head of the Chauvin families in Louisiana. So, on June 26, 1734 he signed for the marriage contract of Louis-René-François de Mane with Françoise LeBlanc, widow of Joseph Chauvin de Léry; on August 20, 1734, he acted for Joseph Chauvin de Léry, son, in settling the accounts of the estate of Joseph de Léry, father, presented by his widow, Françoise LeBlanc; on February 19, 1736, he authorized his nephew Antoine Chauvin Desislets, to establish the terms of the dissolution of the association between Joseph Chauvin, son, Jacques Hubert Belair and Antoine Chauvin Desislets208; on December 28, 1737, he signed for the marriage contract (notary Henry) of his nephew Joseph Chauvin de Léry, son, with Marie Faucon Dumanoir; on February 7, 1738, he signed at the same notary's for the marriage contract of his daughter Marguerite with Louis-François-César Le Bretton; on May 1st, 1738, he authorized his nephews, Nicolas Chauvin de Léry de Boisclair and Antoine Chauvin de Léry des Islets, to approve the exchange of land made between 1724 and 1732 between both Chauvin brothers, Joseph and Nicolas; on May 3, 1738 he signed for Françoise Laurence LeBlanc's marriage contract with the Knight of Saint-Aignet; on October 22, 1738 he signed at the meeting of the family of the heirs of his nephew, Joseph Chauvin de Léry209, and March 3, 1740 at the meeting of family to elect guardians in the succession of the Knight of Saint-Aignet, and on March 4, 1746, to the meeting of family for the minors of deceased Louis Dutisné and Céleste-Thérèse Neveu, his niece210 on January 28, 1747, he signed for the marriage contract of his daughter Catherine with Louis-Charles Duhommée; on June 10, 1747, as an adviser of the Superior Council of Louisiana, he made the inventory of the properties left by Marie-Anne Danis, widow of his nephew Philippe Chauvin211.
Nicolas Chauvin de la Frenière died before February 15, 1749. This day his son-in-law, Louis Le Bretton, assistant to the Judge of the Superior Council of Louisiana who was acting as the guardian of both sons of Nicolas (Nicolas, son and Jean-Baptiste Alexandre) received permission from the Superior Council of Louisiana to rent for three years twenty nine slaves (Jean-Baptiste Alexandre's share of inheritance)212. His wife, Marguerite Lesueur had died before February 1738. They had had five children: Marguerite, Marie-Anne, Nicolas, Catherine and Jean-Baptiste-Alexandre.
Children (descendants) of
Nicolas Chauvin and Marguerite Lesueur
III. a) Marguerite, born 1725, in Tchapitoulas; married on February 7, 1738 (notary contract Henry)213, to Louis-François-César Le Bretton; died on September 23, 1759, in France. Four children were born from this marriage: Jean-Baptiste (see text below), Gracien, François-Joseph214 and Marguerite-Louise-Victoire. Le Bretton, born in Montereau-faut-Yonne, bishop's palace of Sens, was a son of the deceased François Le Bretton, adviser to the King, perpetual mayor of police of the city, and of Marie de Salmon215. After 1728, he sold to the Jesuits land that was seven arpents wide in New Orleans216; gave a mandate to Elizabeth de la Joucherer in 1734217; he acted as police captain in Mobile in 1736218; was one of the traders in New Orleans who proposed a slaves trade219; on March 4, 1738 he recognized in front of notary Henry a debt to the East India Company of 13,803 pounds, 3 sols (a kind of money) and 4 deniers (a kind of money), as well as another 27,606 pounds, 6 sols and 8 deniers owed by Jean-Baptiste de Chavannes and assumed by Bretton in the purchase of a plantation and Negros220 on October 22, 1738, signed for the family meeting of the heirs of Joseph Chauvin de Léry, son, cousin by marriage; Controller of the Navy, according to a document of November 26, 1742221; on November 12, 1743 gave a receipt to his father-in-law for the dowry of his wife222; named adviser to the Superior Council of Louisiana on November 19, 1743 and took the oath on November 29223; on May 11, 1744, as "chief writer of the navy", he hired Jean-Baptiste Goudreau, Canadian, for one year, to be treasurer of his plantation on the Mississippi224; according to a request of February 5, 1745 Bretton was the partner of Pierre and Louis Senet and of the deceased Joseph Couturier for the purchase of Negros and plantations225; on March 4, 1746, he signed for the family meeting of the minors of Louis Dutisné and Céleste-Thérèse Neveu, his young cousins by marriage; was still adviser to the Superior Council of Louisiana in 1747226; on February 15, 1749, elected as guardian of his brothers-in-law Alexandre and Nicolas Chauvin in the administration of the estate of their father Nicolas; on May 3, 1751 acquired from Louis-Charles Duhomméel and his wife Catherine de la Frenière (brother-in-law and sister-in-law) twelve arpents wide in Colapissas, and four arpents and some "toises" (Former measure of length, varying according to regions, in Paris it was worth approximately two meters) wide in the "cyprière (cyprière = standing ground of cypress) of the Chapitoulas." The spouses Le Bretton, getting ready in 1758 to move to France, sold on June 1st to Mr. Georges Gachinard, in front of notary Chantalou, land with building located on Conty Street, in New Orleans, for the sum of 14,000 pounds; and on the 28th of the same month, in front of the same notary, they sold to Louis Piot Delaunay, Captain of Militia, and to his wife, Jeanne Picquery, for 174,300 pounds, their plantation of 32 arpents wide and 60 arpents deep, approximately two lieues upstream from the city; and on September 9 they exchanged their property named "La Métairie" (Métairie = Agricultural domain exploited by a sharecropper), located in the forest of cypress trees on Lake Pontchartrain, near the village of Colapissas, limited on one side by Mr. des Ruisseaux, and the other one by Messrs. Chauvin Beaulieu and Monplaisir, measuring forty arpents wide by the usual depth, and estimated at 50,000 pounds, for a property owned by Mr. Caminada, five lieues from Bayonne, in France, estimated at 68,000 pounds.
The spouses Le Bretton left for France in 1758, where the wife, Marguerite Chauvin de la Frenière, died on September 23, 1759. The inventory of the property of the estate was made on October 24, 1759, examined and verified on August 21, 1761. The widower was or became adviser to the Supreme Court of Currencies in Paris; he remarried Thérèse Berthelin, with whom he had two children.
In 1763 Le Bretton returned to Louisiana to put his business in order, as the sums owed following the sales of 1758 had not been paid. He asked the Superior Council of Louisiana on July 30, 1763 for a family meeting to decide if it was better to make them take back the properties or to make them sell to somebody else227. The meeting took place in front of the adviser Nicolas-Denis Foucault on October 4, 1763, at three o'clock in the afternoon. Bretton, Nicolas de la Frenière, son, prosecutor-general, uncle and guardian of the minors Le Bretton were present, Antoine Chauvin des Islets and Nicolas de Léry de Boisclair, both Captains of Coast Guards and cousins, Joseph Roy Villeré, Charles-Joseph Delhomme, and de Noyan, all three cousins by marriage, Hubert Bellair, son, the second cousin of the minors, de la Place, and notary Garic.
On October 4, 1763, Bretton presented a request in front of the Superior Council of Louisiana for the payment of 4300 pounds for indigo sold to Mr. Caminada in 1756, and of eight pounds for a pound of peas228.
On February 6, 1770, Louis Césaire Le Bretton, living in Charmaux, was present in Conflans, in France, at the marriage contract and at the church wedding the same day, in Puxe, diocese of Verdun, for his father-in-law Jean-Baptiste Alexandre Chauvin de la Frenière with the Countess of Saintignon229.
On February 19, 1776, Jacques Voisin, personal representative of Mr. Martin de Jorry Guiberry, brought an action to seize the domain of Charmaux, mortgaged by Le Bretton on April 22, 1765, for 20,000 pounds. Curious thing: this action was made in New Orleans. The papers of this affair mention two children of Le Bretton: François-Joseph and Marguerite-Louise-Victoire; this leads us to believe that Gracien had already died. We shall soon see that Jean-Baptiste had been murdered in 1771. This action was settled by a compromise between the parties230.
The date of the death of Le Bretton is uncertain. It is true that on April 4, 1777 Maurice Conway, husband of the widow of Jean-Baptiste Le Bretton, announced in Louisiana the death in France, in the Court (King's court), of Louis Césaire Le Bretton231. But we see on February 28, 1779 in New Orleans that François-Joseph Le Bretton is authorized by his father, Louis Césaire Le Bretton, to rent for three years a plantation of 21 arpents wide by 60 arpents deep, located north of New Orleans232.
The murder of Jean-Baptiste Le Bretton
Born in New Orleans, son of Louis-Caesar Le Bretton and Marguerite de la Frenière, he got married (contract of July 12, 1764)233 in Saint Louis church234 to Jeanne-Françoise de Macarty, also born in New Orleans, minor daughter of Knight Barthélémy de Macarty235, formerly Captain of Infantry, and Françoise-Hélène Pellerin. In the contract, the future husband is described as "black musketeer attached to the guard of the King".
On January 11, 1768 he bought from his uncle, Nicolas de la Frenière, son, a plantation of nine arpents wide, going in depth up to Lake Pontchartrain, between Desilets and Madam Wiltz, approximately three lieues north of New Orleans236. The plantation had several buildings; among them, the main house was fifty by thirty eight feet, raised up by two feet off the ground, with fireplaces of bricks, three bedrooms, an outside terrace nine feet wide on the front and on the back of the house (office opened onto the back terrace)237.
It is on this plantation238 that he was killed during the night of May 31 to June 1st, 1771, around midnight, by two of his black slaves, Pierre Nicolas dit Temba and François Mirliton. Arrested on the same day, they underwent their trial from June 1st to June 20, 1771, in front of Judge Unzaga. In spite of their defense by the lawyer Leonardo Mazange, appointed by the court, they were found guilty and were hung on June 20th, 1771. Their hands and their heads were cut off after their death and nailed up on the public road239.
Le Bretton left two children, François and Jeanne; his widow would marry on November 29, 1775 Maurice Conway (Jean-Baptiste Garic's contract)240. The procedures to settle the estate lasted for a long period of time. They began on July 18, 1771, and were still going on on April 4, 1777. Governor Bernardo de Galvez named the father of the widow as the guardian of the children241. The inventory estimated buildings and movables at 40,890 pesos, slaves having a value of 70,960 pesos and the tools 9,100 pesos. Accounts payable were 30,333 pounds and the accounts receivable 8,448 pounds.
III. b) Marie-Anne, born in 1726, in Tchapitoulas; died and buried 29 and October 30, 1731, in New Orleans, "about five years old"242.
III. c) Nicolas, born on September 30, 1728, in Tchapitoulas243, married by 1749 to his cousin, Marguerite Hubert Bellair, daughter of Jacques Hubert Bellair and Marie-Catherine Neveu; executed by the Spanish in New Orleans on October 25, 1769. Two daughters were born from this marriage: Catherine born in 1750 and Marguerite-Catherine, born in 1753. Marguerite-Catherine married (contract of December 2, 1767) in New Orleans, Jean-Baptiste-Auguste Payen de Noyan, son of Gilles-Augustin and Jeanne Faucon Dumanoir244 Jean-Baptiste was executed with his father-in-law on October 25, 1769.
Nicolas was appointed Associate Judge of the Superior Council of Louisiana on November 25, 1748, but without any right to vote, not having reached his age of majority245. After the death of his father, Vaudreuil and Michel wrote to Maurepas on July 24, 1749, that Nicolas no longer needed a letter of exemption to deliberate at the Council246.
On September 7, 1750, he signed private agreements with his brother Jean-Baptiste: the latter gave to "my brother, associate in the Superior Council" the old stable for cows and the house on fifteen arpents in Tchapitoulas; in return Nicolas guaranteed to his brother the peaceful ownership of all the arpents in Colapissas coming from the succession of their father; plus, Nicolas paid 2500 pounds cash, and gave two promissory notes having a total value of 6000 pounds, the first note being payable in December 1752 and the other, one year later.
On September 28, 1752, 13 jobs of "second lieutenant" were ready to be offered. Governor Vaudreuil proposed one of these be given to Nicolas247.
Between 1752 and 1763, Nicolas stayed in France and was admitted to the practice of the law. Was he to succeed to François Fleuriau, for so long a time the prosecutor-general of Louisiana? January 18, 1762, Duke de Choiseul, Secretary of State for Foreign Affairs, wrote to Governor de Kelerec and to Jean-Jacques Dabbadie that he sent them the adviser certificates for Sirs Delafreniere, Piot Delaunay, Kernion and La Lande. At the same time the King gave to de la Frenière the powers and privileges of General-Prosecutor for Louisiana, an executive job vacant since the death of de Fleuriau, however he did not give him the certificate. If de la Frenière performed to the satisfaction of de Kerlerec and Dabadie in his new job, Choiseul would send him the certificate248.
Nicolas returned to Louisiana during 1764. He enforced the law with vigorous severity: "as the institution of the Jesuits is hostile to the royal authority, to the peace and in laws and orders, their wishes are declared invalid; it is forbidden for them to be called Jesuit and to wear their dress; all their properties are seized and must be sold to the highest bidder; their sacred vessels must be delivered to the Capuchin friars, their chapel will be demolished, their cemeteries destroyed and their priests will have to return to France by the first sailboat". Some people believed that Nicolas wanted to prove his "great" ideas, not having yet received his prosecutor general's certificate. Others accused him of having adopted these "great" ideas by having spent a lot of time in Paris with free-thinkers, and even to have become atheist when in contact with another group.
Louisiana given up by France to Spain in 1762.
Louisiana learned on April 26, 1764 for the first time the details of the Treaty of Paris, which was the ruin of the French colonial empire. At the same time a letter from the King to temporary Governor Dabbadie let him know that by a private act of November 3, 1762, from Fontainebleau, the King had given up, without reservations or conditions, all the country known under the name of Louisiana to his "beloved cousin" the King of Spain, who had accepted the donation on November 30.
The was a lot of consternation in Louisiana. Nicolas de la Frenière called the representative assembly of the parishes of the colony. A big crowd249 met in New Orleans, where after a speech from la Frenière was adopted a resolution of protest, expressing dedication to the King and asking not to be separated from France. Jean Milhet, the richest trader of the city, was sent to carry this resolution up to the foot of the throne. In spite of Lemoyne de Bienville's assistance, who was then living in Paris, Milhet during a one year stay in Paris did not succeed in seeing the King; at the most he was able to be received by the Secretary of State, Duke de Choiseul. He returned to Louisiana in June 1765.In New Orleans they learned at the same time of the failure of the mission of Milhet and the sending, by the King of Spain, of Don Antonio de Ulloa to lead the colony. The serviceman Aubry, Governor after the death of Dabbadie, asked, according to the instructions received from France, the French officers to place themselves at the disposal of the Spanish governor249A. Unanimously, all officers refused.
It was March 5, 1766 when Governor Ulloa arrived in New Orleans with the officers of the new government and two rifle companies.
He refused to show his powers papers to the Superior Council of Louisiana. This presumptuousness provoked a plot led by de la Frenière and included a number of the important characters of the colony250. The conspirators met in secret, during the entire summer and the beginning of autumn, either in town at the home of retired Captain Masan251, or in the suburbs at the home of Madam Pradel, a friend of Foucault. But October 26, 1766, in front of a big crowd in New Orleans, de la Frenière made a public speech, during which he quoted the answer of the noble persons of Bourgogne to Launoy, who was coming to take the province for the King of Spain: "the French ground is inalienable. The King of France can not transfer it to a foreign power. We are French people of birth and heart, we will know how to live and die in French"252.
The next day, there were only five members present at the assembly of the Superior Council of Louisiana; the other members were excused because of illness. On motion of de la Frenière and the recommendation of de la Frenière and de Foucault, six new advisers were named to replace the absent advisers.
Caresse then presented a request from six hundred citizens asking for the restoration of their French rights and the eviction of governor Ulloa. This request was referred to two advisers with orders to present their recommendation the next day. During the night the doors to the Tchoupitoulas cannons were nailed shut. On the morning of the 28th, Villeré entered in town at the head of the armed Germans, followed by the Acadians under Noyan. Marquis took command of the rebels. And Ulloa and his staff withdrew to the Spanish frigate.
On October 29th the fatal step was taken. In the meeting of the Superior Council of Louisiana to deliberate on the request presented by Caresse, they asked Aubry if Ulloa had ever shown his powers papers in order to take up the colony. On his negative answer, de la Frenière made a long speech on the legal position of the Superior Council of Louisiana and on the illegal taking of powers by Ulloa. The Superior Council of Louisiana then voted for a decree against Ulloa, ordering him to leave the colony within the next three days. Each of the members of the CSL made an individual opinion and signed it, and stated Le Sassier and Saint Lette, members of the council, were in charge of presenting certified true copies to the Duke de Choiseul.
On the evening of October 31, Ulloa, his family and his staff embarked on a vessel chartered by him, because the Spanish frigate needed to be repaired before returning to Spain.
When all this news arrived in Spain, a Council of the Cabinet deliberated in order to see if it was better to keep Louisiana or to give it back to France. The decision was made to send General Alexandre O'Reilly to take back Louisiana by force. Arriving at Balize on July 24, 1769 with extraordinary armed forces, O'Reilly sent that same evening one of his officers, Francisco Bouligny, with letters to Aubry, asking him to take the necessary measures to facilitate the peaceful transfer of the colony to Spain. Aubry assembled the people the next day in the "Place d'Armes" (military parade grounds) and recommended they submit completely and quickly to avoid their own ruin and the ruin of the colony. Lafrenière suggested then to Aubry to go with Marquis and Milhet in order to inform O'Reilly about the full submission of the people to the Spanish government. In fact the three French people went to Balize and were cordially received by O'Reilly. The latter kept them for dinner and sent them back completely reassured.
The Spanish fleet of 24 vessels appeared in front of New Orleans on the morning of August 17, 1769. In the afternoon, 2600 soldiers landed. O'Reilly presented his letters of credentials to Aubry, after whom there was a Te Deum in the Cathedral.
The next day, O'Reilly invited to his home ten of the conspirators on the pretext of a reception. He arrested them as authors of the revolt. Kept in jail without any chance to communicate, on either O'Reilly's frigate, on other vessels or in a well guarded house, they underwent a so-called trial. After lengthy procedures they were convicted on October 24: de la Frenière, Jean-Baptiste de Noyan, Pierre Caresse, Pierre Marquis and Joseph Milhet to the scaffold; Doucet, Hardy de Boisblanc, Masan, Jean Milhet and Pierre Poupart, to six years of prison and to perpetual exile from the Spanish territory. Despite the protests of the wives of the condemned persons, O'Reilly ordered that they be shot. This was done on October 25 at three o'clock in the afternoon, in Fort Saint Charles, behind the Ursuline Convent on Condé Street. As the registers of graves are lacking for these years, it is impossible to determine where the bodies were interred. Tradition says that Father Dagobert, priest of the parish, buried the bodies that night in Holy Land Cemetery, but the place was not marked and remains unknown. De la Frenière had sold on January 11, 1768 to his nephew Jean-Baptiste Caesar Le Bretton a plantation of nine acres width, located north of New Orleans. His other properties (estimated at 56,455 pounds and 10 "raies") were seized by the Spanish. But his widow was able to take back, after the decisions of February 3, 1770, the amount of her dowry, that is 14,796 pounds and 5 "sols", plus 1500 pounds, according to the clauses of her marriage contract (duly noted by notary Jean-Baptiste Garic, February 10, 1770). Sixteen days later, the attorney of the widow of Jacques Bellair gave receipts for this sum to the Marine Treasurer Navarro. On April 3, 1773, the widow Lafrenière gave a mandate to Gérard Pellerin, in front of the notary Garic.
In accordance with tradition, King Louis XV would have granted 10,000 pounds to the widow of de La Frenière, but I was unable to find any documentation to prove this. On May 31, 1780 the widow, living then in the Notre Dame of the Assumption Parish, in French Cape, Santo Domingo Island, appointed her great-nephew, Favre Daunoy, Captain and French Consul in Louisiana, as her attorney.
She was claiming land located in Tchapitoulas, which was her property by inheritance. After the death of her attorney she appointed Nicolas Favre Daunoy, also a Captain, to claim this plantation.
III. d) Catherine, born in Tchapitoulas and baptized on March 25, 1731, in New Orleans. Godfather and godmother: the uncle of the child, Jean-Paul Lesueur and Catherine N .....255; mariage contract in New Orleans, with the notary Nicolas Henry, on January 28 1747256, with Louis-Charles Duhomméel, Captain of the troops of the Navy, born in Avranches, in Normandy, son of Paniphrasse-François Duhomméel, Sir of Sertilly, and noble lady Marie Durand. There were two children from her marriage: Louis-Nicolas and Louise257.
On February 17, 1736 she received a gift from her uncle and godfather, Jean-Paul Lesueur, of twelve acres wide in Colapissas, adjacent on one side to the lands of his father, bordered by three acres wide on the Mississippi which Lesueur gave up to Joseph Chauvin de Léry, son. On March 1, 1738, she received from the latter, her cousin, another twelve acres in Colapissas, for which the father of Catherine gave to Léry eight acres wide on the Mississippi.
In front of notary Henry on May 3, 1751, Catherine and her husband sold for 2000 pounds to their brother-in-law Louis Caesar Le Bretton twelve acres received in donation from Lesueur, plus four acres and some "toises" (Former measure of length, varied by region---in Paris one "toise" was approximately two meters) from the banks of the Mississippi, in her "cyprière of the Chapitoulas", adjacent to the buyer and returning a fifth to Catherine from the estate of her father258.
On May 7, 1760, she was godmother of Alexandre Delhomme in New Orleans, born on May 5, son of her cousin, Laurence Chauvin de Léry.
During a journey to England, Louis-Charles Duhomméel died. His widow asked the Superior Council of Louisiana on October 2, 1763 for a family meeting to elect guardians of the minors. The meeting, held on October 4 in front of Louis Piot de Launay, of the Superior Council of Louisiana, and Mr. de la Place, temporary general prosecutor, unanimously appointed the mother guardian and Nicolas Chauvin de la Frenière, son, surrogate guardian259. At the request of the widow, the Superior Council of Louisiana appointed on October 14 the adviser Charles-Marie de Lalande d'Appremont to take inventory of the estate. This inventory, made on November 2 at three o'clock in the afternoon, listed personal property, the household goods (2283 pounds, 1 sol and 10 deniers), the bills, tickets and treaties (165,190 pounds). Immovable objects included two locations without any buildings on Royal street at the corner of Hospital Street. Accounts payable were 35,600 pounds.
As Catherine was about to leave for France, and as a decree of Louis XV required different guardians for France and for Louisiana, she asked the Superior Council of Louisiana on November 7, 1763 for a family meeting to elect a guardian of the properties that she was going to leave in Louisiana. The next day the meeting, held in front of attorney de Lalande, appointed Nicolas de la Frenière guardian and de Léry de Boisclair surrogate guardian260. On November 14, 1763, Nicolas de la Frenière, guardian, obtained permission to sell and sold the furniture of the residence of Mr. André Renard, where the widow Duhomméel used to live. The sale produced the sum of 2762 pounds. The expenses of the estate were 334 pounds and 10 sols.
On February 6, 1770 Catherine signed the marriage contract of her brother Jean-Baptiste Alexandre, in Conflans-en-Jarnisy. On May 20, 1770, Catherine Chauvin de la Frenière, widow of Louis Duhomméel de Sertilly, living in Avranches, in Normandy, gave her mandate to her nephew, Jean-Baptiste de Charmeaux261. She probably died in France, but I was not able until now to discover the location of her grave.
III. e) Jean-Baptiste Alexandre, born in Tchapitoulas and baptised on June 18, 1733, in New Orleans262; godfather and godmother: his uncle and aunt, Jean Jadard de Beauchamp and his wife, Marie Lesueur. He signed a marriage contract263 in front of notary Germain Henry, February 6, 1770, in Conflans-en Jarnisy (Meurthe-et-Moselle), district of Briey, with Marie-Gabrielle-Charlotte, countess of Saintignon (b. December 25, 1749, in Puxe, daughter of Jean-Antoine-Joseph, Count of Saintignon, and Marie-Apolline, born Countess of Saintignon). The church wedding was blessed the same day, in Puxe, Diocese of Verdun, by the brother of the wife, the priest Joseph de Saintignon, prosecutor-general of the Canons (Regular)264. Jean-Baptiste-Alexandre died on September 25, 1779, in Tchapitoulas, leaving two children: Alexandre-Césaire-Félix, born in 1771 and Catherine-Julie, born in 1773.
But the marriage was not a happy one. On December 4, 1777, the countess asked the Châtelet of Paris for a separate estate and the sale of their common properties. On January 16, 1778 she gave up the joint estate, in the office of the Civil registration of the Châtelet of Paris, which recorded the renunciation on February 10. On March 17, 1778, the "provost" of Paris (The word prévôt (provost) applied to a number of different persons in pre-Revolutionary France. Following its historical meaning (from Latin praepositus, literally "positioned in the forefront"), the term referred to a seignorial officer in charge of managing burgh affairs and rural estates and, on a local level, customarily ad-ministered justice)https://en.wikipedia.org/wiki/Provost_(civil), Anne-Gabriel-Henry-Bernard, Knight, Marquis de Boulainsvilliers, Lord of Passy, Glisolles, etc. returned his decree, recorded on 20 and 21 of the same month, by which he ordered the estate separate and the common goods sold. Furthermore, all that the wife had brought according to the marriage contract must be given back to her. In the sale, the countess took goods of the household, lingerie, silverware and jewels for a sum of 2796 pounds, 19 sols and 3 deniers, the sum of which was deducted from what her husband owed to her.
After the separation, Jean-Baptiste-Alexandre came back to Lousiana with his son, whereas his wife and his daughter withdrew with to her mother's. At the death of Jean-Baptiste-Alexandre, Louisiana proceeded to begin settlement of the estate. François-Joseph Le Bretton was appointed to guard the estate. On March 10, 1780, there was a meeting of the creditors in New Orleans, among which was Louise Darensbourg, widow of Chauvin Boisclair265.
When Jean-Baptiste's widow learned of the death of her husband, she asked for a family meeting on September 11, 1780, in the village of Étain. She again gave up the joint estate with her husband and was appointed as guardian of both children: Alexandre, who was in Louisiana, and Catherine, who was with her at her mother's in the castle of Puxe. Then she came to French Cape on Santo Domingo Island, on board one of the vessels of the squadron of Count de Grasse, arriving a little before July 29, 1781. She stayed at the lawyer d'Augy's house, on Morne des Capucins Street, Notre Dame of the Assumption Parish. She deposited into the hands of the notaries Tach and Maureau, based in French Cape, copies she brought of the documents that would be needed for the proceedings that she was planning in Louisiana. To represent her as the privileged creditor of her husband, she appointed Charles-Jean-Baptiste Fleuriau, and she sent him copies of the documents deposited with the notaries of French Cape. As a matter of fact she was asking for 18,748 pounds and 6 sols paid on her dowry, plus 3,000 pounds a year promised by the marriage contract for the rest of her life. After many long discussions, a compromise was established: the widow would receive once and for all an annuity of 30,000 pounds. The return of the dowry had already been decreed by the court of New Orleans.
Image HT0001; Source: http://www.jeffersonhistoricalsociety.com/placemarkers.htm; visité le 6 janvier 2016
Panneau routier indiquant l'endroit de la Plantation de Lafrenière: Ce marqueur est situé le long de la lagune dans le Parc de Lafrenière à Metairie. Il est placé dans un grand terrain qui s'étend du Fleuve Mississippi au Lac Pontchartrain. Il fût jadis connu sous le non de "La Plantation Lafrenière.
Note: Nicolas est le père; Nicholas est le fils.
Métairie est une commune indépendante qui fait partie de La Nouvelle-Orléans en Louisiane. Son nom vient de la période coloniale de la Louisiane française quand des colons français s'établirent vers 1720 autour de La Nouvelle-Orléans et devinrent fermiers sur des terres appartenant à des riches propriétaires français. Ils payaient aux propriétaires des droits d'exploitation avec une part de la production (le métayage). Cette situation dura jusqu'au début du xxe siècle. Par la suite ce lieu prit le nom de Métairie. Les terres agricoles y étaient naturellement protégées des crues du Mississippi en raison d'une levée naturelle formée par le fleuve. Les premiers habitants furent les Amérindiens Acolapissa qui vivaient le long de cette levée qui était un sentier pour rallier d'autres villages et tribus amérindiennes. Cette levée devint une route et prit le nom de Métairie Road. Dans les années 1920, un tramway desservait cette route depuis La Nouvelle-Orléans. (Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Metairie_(Louisiane) ; visité le 6 janvier 2016
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Lafreniere Plantation Highway Marker: This marker is located adjacent to the lagoon in Lafreniere Park in Metairie, situated within a long tract of land that stretches from the Mississippi River to Lake Pontchartrain and used to be known as Lafreniere Plantation.
Note: Nicolas is the father; Nicholas is the son.
Metairie is an independent municipality which is a part of New Orleans in Louisiana. Its name comes from the colonial period of French Louisiana when French colonists became established by 1720 around New Orleans and became farmers on lands belonging to rich French owners. They were paying to the owners of the land some fees for the rights of production (at that time, this way of doing was called "métayage" which means "sharecropping" in English). This situation lasted until the beginning of the 20th century. Afterward this place took the name of Metairie. The farmlands were naturally protected from the floods of the Mississippi because of a natural levée formed there by the river. The first inhabitants were the Amerindians Acolapissa who lived along this levée which was a trail to reunite other villages and Amerindian tribes. This trail became a road and took the name of Metairie Road.
In the 1920s, a streetcar served this road from New Orleans.
Image 0002; Source: http://www.crt.state.la.us/dataprojects/museum/blackbook/Black_Book_33_1738_Jan_March_14.pdf; visité le 6 janvier 2016
Transcription partielle sur la succession de Joseph Chauvin de Léry
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Partial transcription on the succession of Joseph Chauvin de Léry
Fin du livre Deuxième #XXXIV-156 sur l'histoire des Chauvin
vers le livre Troisième
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End of the Second Book #XXXIV-156 about the Chauvin's history
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