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le texte vient de la Société d'histoire de la Rivière-du-Nord; la photo du Mouvement Estrien pour le français.
Antoine Labelle fut curé de Saint-Jérôme pendant 22 ans, de 1868 jusqu'à sa mort, à l'âge de 57 ans, survenue le 4 janvier 1891. On l'a surnommé "le roi du Nord, l'apôtre de la colonisation", et il passe dans l'histoire comme un géant de légende.
Doté d'une stature imposante, mesurant six pieds et pesant trois cents livres, d'un charisme incroyable, il noua des amitiés dans toutes les couches de la société, chez les colons, les notables, les hommes politiques, les intellectuels, les hommes d'affaires, protestants, athées ou catholiques.
D'une vitalité exceptionnelle, ce rassembleur d'hommes demeura intègre et dévoué tout au long de sa vie poursuivant sans relâche un grand objectif: tailler, à même les territoires inoccupés, un domaine pour les Canadiens-Français, englobant les Laurentides au nord de Montréal, la vallée de l'Outaouais et le nord-ouest jusqu'à Winnipeg. Arthur Buies, son contemporain et ami, décrit ainsi son rêve:
Mais "l'apôtre du Nord" ne s'arrêtait pas, dans sa pensée et dans ses entreprises à la génération actuelle, il embrassait notre avenir et voulait ouvrir à notre race, dans l'immense territoire qui s'étend de l'est à l'ouest, depuis la baie d'Hudson jusqu'aux montagnes Rocheuses, un domaine qui lui appartiendrait en propre et qui fut comme le rempart, l'asile invulnérable de la nationalité franco-canadienne.
Car, depuis le milieu du XIXe siècle, on assistait à un exode massif des Canadiens-Français vers les États-Unis. Les vieilles paroisses surpeuplées manquaient de ressource et, dans l'espoir de trouver un emploi salarié, plusieurs se tournaient vers les villes qui, malheureusement encore trop peu industrialisées, ne pouvaient absorber ce trop plein de main-d'oeuvre. L'exil, vers les États-Unis, où les filatures de coton prospéraient, devenait une solution pour de nombreuses familles. Et c'est ce qui finit par inquiéter l'élite canadienne-française qui y vit un danger d'extinction pour la nation et commença une lutte pour la survie: la Colonisation.
Ce n'était pas qu'un engouement à tout prix pour l'agriculture. Les colonisateurs sérieux, comme le Curé Labelle où avant lui Augustin-Norbert Morin fondateur de Sainte-Adèle, ouvraient des terres à l'agriculture mais leur projet s'étendait au-delà de la culture de la terre; ils souhaitaient y greffer tous les moyens nécessaires afin que la communauté nouvellement installée puisse assurer avantageusement sa prospérité et sa vitalité.
Pour la réalisation de son grand dessein, le Curé Labelle devait devancer la progression rapide de la colonisation anglo-protestante et lutter contre la domination des compagnies de bois qui représentaient une barrière formidable à la colonisation car elles se faisaient concéder à titre de réserves forestières la plupart des terres disponibles à la colonisation dans les Hautes-Laurentides.
Ce genre de colonisation représentait un travail de titan. Il s'agissait non seulement d'un projet agricole, mais bien d'un projet national, d'un projet de "Terre promise" qui regrouperait la nation franco-canadienne catholique sur un domaine qui lui assurerait expansion et prospérité.
L'ouverture de routes et l'arrivée d'un chemin de fer devenaient essentiels au développement des petites communautés. Ces voies de communication pour la circulation des biens et des personnes assureraient l'établissement du commerce et de l'industrie.
Le Curé Labelle se fit l'ardent promoteur de l'idée d'un chemin de fer vers le Nord dès 1869 mais il ne vit apparaître la première locomotive à Saint-Jérôme qu'en 1876, et cela en partie à cause du besoin en bois de chauffage et de construction de grands centres urbains comme Montréal et Québec.
Il continua sans relâche à mener vers l'aboutissement ce projet d'envergure: " Je travaille à prolonger notre voie ferrée jusqu'à Sainte-Agathe et même jusqu'à Winnipeg."écrira-t-il en 1882. Les jeux d'influence politique, la difficulté à réunir les capitaux, les suspensions de travaux, firent que ce ne fut qu'après la mort du Curé Labelle survenue en 1891 que les villages de Sainte-Adèle (1891), de Sainte-Agathe (1892) et de La Chute-aux-Iroquois (1893) verront arriver jusqu'à eux ce train tant désiré; sans la ténacité et l'énergie du "roi du Nord" le projet ralentit. En 1904, Nominingue sera rejoint. Mont-Laurier recevra son premier train en 1909; ce sera le bout de la ligne du "train du Nord".
Si le chemin de fer représentait le moyen par excellence d'apporter la prospérité aux colons, le Curé Labelle n'en négligeait pas pour autant sa paroisse qui connut, pendant les 22 années de son ministère, un développement remarquable. Plus encore, il traversa l'océan à deux reprises, en 1885 et en 1890, afin de recruter en France et en Belgique des colons francophones, des investisseurs, des hommes d'affaires, des industriels intéressés à faire progresser son grand projet de colonisation du Nord.
Il occupa de mai 1888 à janvier 1891, soit pendant les dernières années de sa vie, le poste de sous-ministre au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation et c'est au cours de ces mêmes années, en mai 1889, que le pape Léon XIII lui conféra le titre de protonotaire apostolique.
Sa mort prématurée, suite à une hernie étranglée, laissa la petite ville de Saint-Jérôme en état de choc. Ses funérailles, sans précédent, ont remué la province et ont trouvé écho jusqu'en Europe. Depuis plus de cent ans, il repose dans la chapelle de son cimetière de Saint-Jérôme.
Comme nous l'avons vu sur le tableau de la généalogie des Laurendeau, c'est grâce à notre première aïeule au pays, Marie Thibault, épouse de 01 -Jean Rolandeau que nous accédons à la famille du Curé Labelle.
C'est ce qui fait que 10 -Jean Laurendeau est cousin au 4e degré - 5 génération du Curé Labelle.
Voici comment:
. Michel Thibault | . Voici les parents de Marie Thibault (01 -Jean Rolandeau). . Ce couple aura, en plus de Marie, une Louise, une Marguerite, une Anne, un Jean-Baptiste, et une Marie-Jeanne |
. Jeanne Soyer | |
. m. 1661, lieu indéterminé | . |
. Jean-Baptiste Thibault | . Ils ont eu une Marie-Josephe, un Pierre, une Marie-Madeleine, un Étienne, un Jean-Baptiste, une Marie-Judith et une Marie-Louise. |
. Marie-France Amiot-Villeneuve | . |
. m. 24 novembre 1699 à St-Augustin (Seigneurie de Maure) | . |
. Jean-Baptiste Thibault | . Ils ont eu un Jean-Baptiste, un Augustin, un Pierre, un Joseph-Marie, une Marie-Catherine et une Marie-Josephe. |
. Marie-Catherine Tinon-Desrochers-Deslauriers | |
. m. 1739, St-Augustin | . |
.Pierre Thibault | . Ils ont eu une Josephe et une Thérèse. |
. Marie-Josephe Pepin-Lachance | |
. m. 1774, St-Augustin | . |
. Josephe Thibault | . C'est avec cette génération que les Thibault entrent dans la famille des Labelle. . Ce couple a eu un Antoine. |
. Paul Labelle | . Les parents de Paul Labelle sont Claude Labelle et Marie-Anne Quenneville. |
. m. 1788, St-Eustache | . |
. Antoine Labelle | . Ils ont eu un Antoine et une Marie. |
. Angélique Maher-Mayer | |
. m. 1831, Ste-Rose-de-Lima | . |
. Antoine-François-Xavier, le Curé Labelle | n. 24 novembre 1833 à Ste-Rose-de-Lima d. 4 janvier 1891 à Québec s. 8 janvier 1891 à St-Jérôme |
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Au nom de mes ancêtres, je vous dis merci de votre visite